La culture africaine s’invite à l’école l’Escale

ÉVÉNEMENTS. L’école secondaire l’Escale à Louiseville a organisé le 4 mai un événement culturel dans son foyer, mettant de l’avant des prestations musicales et des danses exotiques africaines.

Le personnel de l’école en a eu l’idée pour tenter de mettre en lumière les élèves provenant de la communauté africaine.

Le projet Les racines de la liberté, une activité parascolaire à laquelle plusieurs ont pris part au cours de l’année scolaire, s’inscrit dans une série d’initiatives menées par l’école l’Escale ayant pour but de tisser des liens, de fraterniser et surtout de sensibiliser les élèves et les membres de la communauté scolaire à différentes cultures.

Basile Seni Moutuan, artiste de renommée dans la région et originaire du Burkina Faso, a d’abord eu l’idée d’approcher l’enseignante Lise Bellemare pour mettre au point une d’activité qu’ils pourraient organiser ensemble, à l’école. Ils voulaient principalement miser sur le fait que 14 pays sont présentement représentés par des étudiants de l’école l’Escale, dont plusieurs en Afrique. Une fois que Basile a reçu la subvention dont il avait besoin pour faire vivre l’événement, ils se sont tous les deux mis au travail.

« Depuis janvier, on fait des présentations dans les classes pour recruter des jeunes pour nos ateliers, explique Lise Bellemare. À travers ces ateliers, on a préparé le projet en répétant avec des instruments traditionnels de l’Afrique, notamment des instruments de percussions. Plusieurs élèves se sont inscrits, et même qu’on a eu deux classes complètes qui voulaient participer. »

Mme Bellemare souligne également le mélange de différentes cultures à travers cet événement qui permet d’éveiller une conscience sociale auprès des jeunes, tel que par l’acceptation et le respect des autres, par exemple. Basile Seni abonde lui aussi dans le même sens.

« Mélanger des instruments africains et modernes, ça permet d’amener de la richesse au spectacle, mentionne l’artiste. Je pense que la musique contribue à transmettre mes connaissances, quand je visite les écoles, et donc c’est important pour moi d’être ici aujourd’hui, d’être impliqué dans ma communauté. Ça m’apporte une grande joie. »

Si il lui arrive régulièrement de tenir des événements de la sorte dans plusieurs écoles de la MRC, Basile explique que celui à l’école l’Escale a été de loin celui dans lequel il s’est le plus investi. Il a passé trois mois à l’organisation de l’événement, ce qui lui a donné le temps de planifier les différentes prestations et de prévoir des invités qui ont pu l’appuyer lors du spectacle.

De son côté, la direction de l’école a eu l’idée de recevoir plusieurs parents d’élèves et autres membres de la communauté africaine de la Mauricie pour partager ce moment. Ils se sont réunis à l’école pour assister au spectacle et une cheffe cuisinière a également été invitée pour préparer un buffet. Plusieurs de ces parents soutiennent que leurs enfants se sentent beaucoup mieux intégrés dans le milieu scolaire à la suite d’activités comme celles-ci.

« Je pense qu’on m’a vraiment bien accueillie, tant par l’école l’Escale que par la municipalité de Louiseville, soutient Adissa Barry, diplomate de formation qui s’est servie de ses talents en cuisine pour cet événement spécial. Quand on m’a approchée pour faire la cuisine, on m’a expliqué qu’on voulait présenter les mets de mon pays, le Burkina Faso. J’ai trouvé que c’était un honneur pour moi. Je me suis vraiment sentie chez moi dès mon arrivée, ce qui m’a étonnée. Le cadre était bien établi, les gens étaient accueillants, ce qui était très agréable, et riche en émotion. »

Adissa Barry estime qu’elle est en mesure de transmettre certains éléments de la culture africaine à travers sa cuisine, ce dont elle est très reconnaissante. Il en va de même pour Sandra et Ina, deux des organisatrices, qui elles aussi étaient très heureuses d’avoir pu prendre part à cette activité.

« On trouve que c’est une belle initiative et le fait d’ouvrir le monde aux étudiants qui n’ont pas l’occasion forcément de rencontrer d’autres cultures, c’est ce qui aide à ouvrir des esprits. On est certainement contentes d’en faire partie! » dit Sandra.

« Je trouve cela également inspirant de voir qu’il y a eu une éducation auparavant par rapport à la culture, mais on voit aussi leur intérêt, leur volonté d’en apprendre davantage, de venir voir ce qu’il y a au-delà des frontières du Québec », soutient pour sa part Ina.

Le maire Yvon Deshaies était également présent à l’école pour l’événement, en compagnie du conseiller Gérald Allard. Tous espèrent que plus d’activités semblables dans des écoles de la région, compte tenu des répercussions positives qui en découlent.