Jacques Béland immortalise ses clichés

PASSION. Jacques Béland a été beaucoup plus souvent derrière que devant l’objectif de son appareil photo. Le photographe professionnel a tiré sa révérence en 2010 après avoir passé plus de 35 ans au service de la communauté.

Son parcours lui a permis de prendre plus de 35 000 photographies, faire trois livres et collectionner des milliers de clichés historiques recherchés qu’il a eu la chance de prendre tout au long de sa carrière. N’eût été de ses voyages en Espagne ou en Italie, M. Béland n’aurait peut-être jamais eu le goût d’utiliser ses yeux et l’index de sa main droite pour immortaliser des moments magiques.

«J’ai fait ces voyages et quand je suis revenu, je me disais que les seuls souvenirs que j’aurais seraient uniquement dans ma tête. Je n’avais pas aucun appareil photo avec moi. Ce sont des endroits qui m’ont fasciné. C’est à partir de ce moment que la passion pour la photographie est venue. Je voulais garder des souvenirs des endroits où je passais», révèle le photographe.

À l’époque, Jacques Béland était spécialisé dans les mariages. Il était mandaté pour faire de trois à cinq mariages par semaine. En plus d’avoir son propre studio à Louiseville, il lui arrivait de prendre la route afin de mettre à exécution ses compétences en photographie dans des écoles ou lors de différents évènements.

Photographe ou artiste

Pour M. Béland, la photographie est un art. «Une photo, il faut que tu la composes. Tous les gens ont un appareil photo ou un cellulaire, mais ce n’est pas tout le monde qui est photographe. Il ne faut pas que tu poses trop vite. Il faut que tu analyses. C’est ça le secret!» Ce dernier a appris son métier à l’Académie des arts de Montréal.

Quand la maladie frappe

Jacques Béland a décroché de la photographie quand la maladie et l’ère numérique l’ont frappé. À 82 ans, il se replonge dans l’histoire en regardant les nombreux albums photos qui reposent dans son appartement d’une résidence de Louiseville. Chaque jour, il feuillette ses albums et savoure chacune des images. «J’ai été hospitalisé à l’Hôpital Royal Victoria de Montréal durant plusieurs mois. La maladie a frappé mon cerveau et j’ai perdu un peu la mémoire. Maintenant, ça va mieux. Tout ce qui est plus récent ça va. Dès mon séjour à l’hôpital et de l’arrivée des nouveaux appareils technologiques, j’avais moins l’intérêt de poursuivre en photographie», confie-t-il.

Fin de carrière heureuse

Le photographe de Louiseville a affiché ses clichés dans une vingtaine d’expositions. De plus, il a produit trois livres en collaboration avec la Shawiniganaise Sylvie Blais. Ces livres (Des images et des mots…) contiennent près de 150 pages chacun et ont permis de montrer des images prises par M. Béland tout au long de sa carrière. Ces photos sont accompagnées de différentes pensées écrites par Mme Blais. «C’est vraiment ma plus grande fierté. J’en ai parcouru des villages et je dois dire que ces livres sont à l’image du Québec. C’est du Québécois pure laine!», sourit M. Béland, confortablement assis sur sa chaise berçante et accompagné de nombreux albums photos reposant sur ses genoux.

Jacques Béland est fier du travail accompli. Les livres peuvent être consultés à la bibliothèque de Louiseville ou à la Société d’histoire et de généalogie de Louiseville avec laquelle il a beaucoup collaboré.

Jacques Béland c’est…

Un photographe professionnel

+ de 35 000 photos

Près d’une centaine d’albums remplis d’images

Près de 35 ans de carrière en photographie

Trois livres

20 expositions

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