Un conte de Noël avant la messe
Marie-Josée Plouffe a vécu la vie trépidante de Montréal et Toronto mais rien au monde ne vaut la quiétude de Charette jure-t-elle.
L’enseignante en art dramatique à l’UQTR habite ce petit village de la région de Maskinongé depuis 1992. Dire qu’elle en est tombée en amour est un euphémisme. En circulant à bicyclette dans le secteur à l’époque, elle aperçoit une maison qui lui tombe immédiatement dans l’œil. «Je me suis dit, c’est ici que je veux vivre.» Sur l’impulsion, elle rédige un message qu’elle laisse dans la boîte aux lettres des occupants.
Le reste appartient à l’histoire puisque Mme Plouffe habite aujourd’hui ladite demeure. Bien que née à l’extérieur, ses racines maternelles sont à Saint-Barnabé. Dans sa lettre au couple de propriétaires âgés qu’elle veut apprivoiser, elle fait mention de ce détail qui finira par effacer les craintes entretenues au départ. «J’avais laissé les coordonnées de ma parenté afin qu’ils puissent leur parler.»
Le coup de foudre n’a pas été passager puisque Marie-Josée Plouffe est aujourd’hui activement impliquée dans sa communauté. «Je mets mon talent à leur disposition. Quand ils ont besoin, ils me font signe et ça me fait plaisir de les aider», souligne celle qui signe occasionnellement des textes dans le Charettois, le feuillet municipal.
Son implication sera tout particulier en cette veille de Noël le 24 décembre, alors qu’à 19h30, soit trente minutes avant le début de l’office religieux, elle fera le récit d’un conte de Noël qu’elle a imaginé ces dernières semaines. «J’aime ça ici!, raconte-t-elle d’un ton convaincu. Quand tu vas à la pharmacie, à l’épicerie, à la quincaillerie, ça te prend une heure au lieu de quinze minutes pour faire tes commissions parce qu’ici, les gens prennent encore le temps de se parler.»
Marie-Josée Plouffe constate que le cliché voulant qu’un étranger ne soit jamais accepté dans un petit village n’a jamais franchi la rampe à Charette. «En partant, c’est au nouvel arrivant à prendre les habitudes de la place.» Mais surtout, elle met le succès de son intégration sur le compte de l’esprit d’ouverture des Charettois. «Ici, on est habitué de rencontrer des étrangers. Il y avait une gare et deux hôtels et ça circulait beaucoup. Ça fait longtemps qu’ils ont appris à accueillir le monde.»