Louis Cournoyer, la nouvelle voix des Cataractes

La lumière rouge scintille, 3000 partisans refusant de jeter la serviette se lèvent d’un trait, une voix énergique, une voix de stentor émerge au travers des applaudissements. «Le but des Cataractes, son septième de la saison, inscrit par le numéro 91, Vincent Arseneau…» Cette voix, celle de Louis Cournoyer, guide les partisans des Cats depuis le début de l’actuelle saison.

Le petit gars de Maskinongé en a fait du chemin depuis les matchs de hockey disputés dans les ruelles de son enfance, depuis qu’il imitait, en duo avec sa sœur, la chaleureuse voix de Claude Mouton pendant les joutes du Canadien.

Désormais, la figure de proue de la station trifluvienne NRJ 102.3 quitte les ondes et se dirige, les soirs de match, vers le Centre Bionest pour retrouver un autre micro.

«C’est un rêve d’enfance de faire ça. Dans mon métier de radio, je côtoie des vedettes de rock, je suis très groupie, c’est la même affaire au hockey. J’ai un accès privilégié à l’action. Entre les deux bancs des punitions, des fois ça se chamaille. C’est la place où tu veux être. J’ai accès aux arbitres. Je suis dans le feu de l’action», s’exclame-t-il des étoiles plein les yeux.

Malgré une décennie derrière sa cravate d’animateur radio, Louis a failli flancher lors du match d’ouverture.

«Ce n’est pas pareil comme à la radio, il n’y a pas 3000 personnes dans mon studio quand j’anime. J’étais tellement nerveux, s’il n’y avait pas eu le marqueur, Martin Gélinas, qui fait ça depuis 25 ans, je pense que je n’aurais pas passé au travers, se souvient-il. Maintenant ça va, j’ai pris l’habitude.»

Une heure avant la partie, le gentil géant arrive à l’aréna. Il prend connaissance des alignements. Il s’enquiert ensuite de la prononciation des noms auprès de son collègue Frédéric Beaulieu, affecté à la description des matchs. Parfois, une cérémonie protocolaire entrave la routine de l’annonceur, mais le canevas demeure sensiblement le même.

Saison ardue

Après le triomphe des Cataractes au printemps dernier, l’équipe championne de la coupe Memorial n’est plus l’ombre d’elle-même. L’ère est à la reconstruction. Lorsque Louis Cournoyer prend le micro, c’est généralement pour signaler le but de l’équipe visiteuse. Pourtant, l’annonceur n’y voit pas d’inconvénient.

«L’organisation a donné beaucoup l’an dernier pour aller jusqu’au bout, c’est la meilleure publicité que Shawinigan s’est payée dans l’histoire de la ville. Jean Chrétien était gros, mais les retombées de la coupe Mémorial c’est gigantesque et cette saison, c’est le prix à payer. L’équipe progresse bien, il y a un nouveau coach. On va tomber en amour avec cette équipe-là, on va les voir évoluer. Ça peut juste mieux aller», conforte-t-il.

Reprendre le flambeau

Son prédécesseur, Jean Huard, a tenu pendant plus de 20 ans le micro des Cataractes et deux décennies pourraient bien s’écouler avant que Louis Cournoyer ne passe le relai. Enfant, il rêvait de soulever les partisans de notre sport national avec sa voix, maintenant le père de famille rêve de présenter son fils aîné, Alexis Cournoyer, un Gaulois de Saint-Louis-de-France qui évolue actuellement au niveau novice, à titre de cerbère pour la plus vieille concession du hockey junior majeur québécois. «Alexis, c’est le prochain gardien de but vedette des Cataractes», conclut-il en riant.