L’histoire bien vivante

Au moment où vous lirez ces lignes, Florian St-Onge, originaire de Ste-Angèle de Prémont, aura fêté ses 100 ans. C’est en effet le 26 février 1912 qu’est né le deuxième enfant de Georges St-Onge et Valérie St-Yves qui, après Florian, donnera naissance à 15 autres enfants.

Ainsi, comme ça se passait chez la majorité des familles à cette époque, Florian a dû abandonner très tôt l’école pour travailler avec son père à la fabrication de chaises qui étaient ensuite vendues de porte à porte. Tout ce travail était bien sûr combiné aux travaux sur la terre où les labours, les semences, le foin et la traite des 8 vaches du cheptel finissaient de remplir les journées.

Et puis de 15 à 32 ans, ce furent de nombreux et variés boulots qui occupèrent M. St-Onge. Concassage de pierre chez Casaubon de St-Édouard, travail sur la réparation de ponts qui le mènera jusqu’à Mont-Laurier, camionneur pour Médé St-Onge de Ste-Angèle de Prémont où les gages de $7 par jour sont, pour l’époque, faramineux, quelques chantiers de bûcherons et aussi beurrier à St-Léon-le-Grand, où il travaillera pendant quatre étés après l’obtention de son diplôme en 1932 de l’École d’agriculture de St-Hyacinthe.

«Ce diplôme, nous disait sa fille Victoire, est le seul qu’il ait jamais obtenu et aujourd’hui encore, il trône fièrement au mur de sa cuisine.»

Et arriva ce qui devait arriver. «Un jour que je me promenais à pied dans le village, nous disait, les yeux brillants, M. St-Onge, j’ai aperçu une fille en train de balayer son perron. Je lui ai parlé et tout a commencé à ce moment. En la voyant balayer, j’ai tout simplement pensé qu’elle me préparait mon chemin», nous disait fier de lui M. St-Onge qui, dix-huit mois plus tard, épousait sa belle Georgette, de 15 ans sa cadette.

Quatre enfants naîtront de cette union. Victoire en 1945, Jeannot en 1946, Ghislaine en 1948 et Robert en 1951. Et cette union marquera aussi le début de M. St-Onge dans le monde des affaires.

Transport général, construction d’un garage avec poste d’essence et mécanique qu’il a opéré pendant quatre ans avant de le vendre, concasseur l’été, déneigeur l’hiver et un travail fixe sur la voirie pendant 7 ans de 1960 à 1967.

En 1967, une décision importante est prise. M. St-Onge et son épouse embarquent dans le projet d’ouvrir un commerce de draperie. Le talent de couturière de madame combiné à l’habileté et à la débrouillardise de monsieur les destinent alors à un avenir prometteur. Installé rue St-Laurent à Louiseville au coin de la rue St-Thomas, le commerce prospéra jusqu’au moment de la retraite en 1983.

Le secret de la longévité

Bon travaillant et très habile de ses mains, il a donné un coup de main à son fils dans la rénovation de sa maison et ce, à l’âge vénérable de 92 ans. Homme très réglé et organisé, M. St-Onge a beaucoup pris soin de son corps tout au long de sa vie. De 80 à 92 ans, il n’était pas rare de le voir au gymnase faire des exercices d’assouplissement et d’étirement.

«Il a cette façon bien à lui de décanter les problèmes», mentionnait une de ses petites-filles. Manger trois fois par jour, dormir et ne pas trop s’en faire avec la vie, voilà les trois règles qui pourraient assez bien résumer la vie de M. St-Onge et surtout expliquer sa longévité.

Aujourd’hui, confortablement installé dans son appartement aux Jardins Latourelle de Louiseville où il vit seul depuis le départ pour l’au-delà de sa chère Georgette, M. St-Onge passe ses journées à regarder la télé, à «zapper» comme il le dit si bien et à faire des jeux de patience, beaucoup de jeux de patience…

Mais pas une journée ne se passe sans qu’il n’aille faire sa petite marche à l’extérieur et qu’il ne regarde, quelques fois par jour, la photo de sa chère Georgette qu’il garde précieusement sur lui et qui l’a accompagné pendant tout près de….sept décennies.