Les flamands roses masqués de Charette…

INSOLITE. La circulation automobile se fait au ralenti depuis le début du printemps au coin de la rue Notre-Dame et du 2e Rang Sud, à l’entrée du village de Charette. N’en cherchez pas la raison dans une quelconque traverse d’écoliers, mais plutôt dans la présence de dizaines de flamands roses savamment éparpillés sur le terrain de Michel Marchand.  

Ce retraité verbomoteur s’amuse depuis le printemps 2020 à décorer son terrain de ces oiseaux de plastique parfois masqués et à la couleur criarde, incarnation du kitch absolu. «Je ne sais pas qui est la personne qui demeure là, mais je trouve hilarant tous les scénarios qu’il met en scène avec ses flamands roses», a écrit une dame sur la page Facebook de la municipalité.

Michel Marchand avec quelques-uns de ses flamands roses masques devant la grange et sa cinquantaine de nichoirs

C’est qu’à chaque fois que Michel Marchand tond sa pelouse, il enlève tous ses oiseaux échassiers avant de les remettre dans une mise en scène différente. «J’ai tondu 11 fois l’an dernier», raconte le sympathique bonhomme, un natif de Charette qui est revenu dans son village natal après avoir travaillé une bonne partie de sa vie à l’extérieur.

Ce qui devait n’être qu’une blague d’une saison en 2020 est en train finalement de prendre une tournure plus sérieuse depuis que le néo-metteur en scène a reçu une lettre. «Ça venait de Fred Pellerin, ses enfants et son frère qui me disaient qu’ils trouvaient ça super beau. Moi, je connais Fred depuis qu’il est petit et cette lettre, c’est le signe qu’il fallait que je continue.»

La grange de la propriété vaut aussi le coup d’œil. En 2019, le vénérable bâtiment a aussi eu droit à un ornement psychédélique marqué de l’imagination du Charettois. Près d’une cinquantaine de nichoirs à oiseaux de couleurs vives sont accrochés dans la partie supérieure de la façade de la grange. Seul hic, leur entrée donne plein sud, ce qui en fait des maisons inhabitables pour les oiseaux.

«Je ne le savais pas. C’est un ami qui est venu me le dire», sourit Michel Marchand, le moindrement choqué par son erreur.  Et à la queue leu leu sur le toit de la grange, une dizaine de flamands roses escalade une échelle, accompagnée de deux outardes qui ouvrent et ferment la marche…

Dans le contexte des quinze derniers mois, nul doute que les flamands roses de Charette vous arracheront un sourire derrière votre masque…