Le cancer d’Éliane, 4 ans

TÉMOIGNAGE. Il y a deux ans, la vie d’une famille de Saint-Étienne-des-Grès a changé drastiquement. La petite Éliane, deuxième enfant d’une famille de trois, venait de recevoir un diagnostic de cancer.

Éliane n’avait que 2 ans à l’époque. Un matin, elle s’est levée avec une bosse au front, tout juste au-dessus de l’arcade sourcilière. La journée même, Éliane et son papa se sont rendus à la clinique pour une consultation. La petite ne ressentait aucune douleur et n’avait aucune ecchymose.

«Le médecin nous a dit de ne pas nous inquiéter et de repasser si ça empirait, raconte son père, Hubert Bonneville. Il pensait que c’était une prune même si elle n’avait pas de bleu. Il pensait qu’elle s’était seulement cognée sans qu’on la voit.»

La semaine suivante, la bosse s’était affaissée vers l’œil d’Éliane. Elle a donc obtenu un rendez-vous en pédiatrie à Trois-Rivières. «Elle a fait des scans et elle a tout de suite été référée à Sainte-Justine. Le lendemain matin, le 29 janvier 2014, on montait à Sainte-Justine», se souvient la maman, Joany Bellemare.

À Montréal, les examens et les tests se sont succédé rapidement. «Les médecins avaient une bonne idée de ce que c’était. En environ une semaine, toute la batterie de tests était faite, indique Joany. Le diagnostic est tombé : un cancer nommé lymphome lymphoblastique.»

«Elle a eu sa biopsie et la tumeur primaire est partie, ajoute cette dernière. Par contre, au scan, ils ont vu qu’elle avait trois métastases : une au niveau cervical, une au niveau de la hanche et une au niveau de la cheville.»

Deux mois d’hospitalisation

La famille a passé deux mois à Montréal pour des analyses, des examens et le début des traitements.

«Pour Madden, notre plus vieux, c’était difficile, mentionne Hubert. Il comprenait plus ce qui se passait. Il se faisait garder chez ses grands-parents. Il commençait l’école. Quand on est revenu après deux mois, on a eu l’impression qu’il nous en voulait un peu. Il voulait rester chez ses grands-parents. C’était difficile pour nous. Marilie, la plus jeune, avait 9 mois dans le temps.»

Éliane a maintenant 4 ans. Elle fait toujours de la chimiothérapie. Son traitement, qui s’étend sur deux ans, devrait se terminer en avril si tout se passe bien. Elle est présentement dans la dernière phase du traitement.

«Elle a de la médication à prendre par la bouche. Ce sont des cycles de trois semaines. En trois semaines, il y a cinq jours qu’elle n’a rien à prendre, explique la maman. Au début des traitements, elle était fatiguée, elle perdait ses cheveux, elle vomissait, etc.»

Maintenant, les effets de la médication sont moins pires qu’auparavant, mais Éliane a tout de même beaucoup de médicaments à prendre.

Prévenir les blessures et les microbes

Éliane sait qu’elle est malade, qu’elle a le cancer. Mais ses parents ont préféré miser les actions à faire pour guérir le plus vite possible au lieu de miser sur ce qu’est sa maladie.

«On ne lui a pas donné de détails sur ce qu’est le cancer, indique sa maman. On a plus misé sur l’importance de se laver les mains et de faire attention aux microbes. Elle est plus conscientisée à ça.»

«On n’a pas eu besoin de lui expliquer vraiment, renchérit son papa. Elle venait tout juste d’avoir deux ans. C’est sa vie. Qui a des souvenirs avec l’âge de deux ans? Elle, à date, c’est ça sa vie. C’est normal pour elle d’avoir mal aux jambes, de manquer d’appétit et de faire de l’insomnie.»

Prendre soin d’Éliane veut aussi dire redoubler d’attention pour prévenir les blessures, les microbes et les virus. «On avait un chien, on l’a laissé à des amis. Elle ne peut pas vraiment jouer dans les carrés de sable parce que c’est plein de bactéries. Il faut lui mettre des gants quand elle y va ou s’assurer qu’elle ne mette pas ses doigts dans sa bouche», mentionne Joany Bellemare.

L’été, Éliane ne peut pas non plus porter de sandales. «Elle est hospitalisée pour un ongle incarné. L’autre fois, en mettant son pyjama à pattes, son pied est resté pris et elle a dû être hospitalisée pour la fin de semaine avec antibiotiques par intraveineuse. Après, c’est plusieurs jours d’antibiotiques par la bouche à la maison», fait remarquer sa maman.

Si Éliane a un début de fièvre, elle a deux heures pour se rendre à l’urgence. Elle ne va pas non plus à la garderie. Un de ses deux parents est toujours avec elle. Elle ne se fait garder que par quelqu’un de la famille.

Malgré tout cela, la petite Éliane est un véritable rayon de soleil. C’est une petite fille enjouée et souriante. Un exemple pour tous ceux qui combattent un cancer.