La chapelle du «miraculé» fête son cinquième anniversaire

En 2003 Normand Thibodeau a reçu le diagnostic du cancer des os. Les spécialistes s’entendaient sur son cas, dans deux ans tout au plus, il ne serait plus de ce monde. Pourtant deux ans plus tard c’est la situation inverse qui se produisit. Lorsqu’il a rencontré son médecin en 2005, ce dernier lui annonçait qu’il n’y avait plus aucune cellule cancéreuse dans son corps. Guérison miraculeuse ou simple erreur de la science, ça ne le dérange pas, c’est avec la foi qu’il a traversé son épreuve. Pour remercier la Vierge Marie, à qui il dévoue une grande partie de sa foi, M. Thibodeau a érigé une chapelle dès sa sortie de l’hôpital.

Normand Thibodeau n’avait pas terminé son passage sur terre, il en était convaincu, même lorsqu’on lui a annoncé que sa fin était imminente.

Alors qu’il traversait l’épreuve de sa maladie, il priait, tentant de marchander sa guérison.

«Quand j’étais en isolation, lorsqu’on me soignait, je disais à Marie intérieurement, si je m’en sors, je vais te construire une chapelle.»

Marie-Paule Milot, son épouse, n’en croyait pas ses oreilles quand Normand lui a soumis le projet.

«Il était très malade quand il m’a parlé de sa chapelle. Je lui ai dit: ‘‘Normand ça n’a pas de bon sens’’ et lui me répondait ‘‘Je l’ai promis, je vais la construire !’’»

Le 5 septembre 2007, Normand Thibodeau était guéri et sa chapelle construite. Plus de 350 personnes se sont déplacées pour assister à la bénédiction de la chapelle. Une messe annuelle en plein air devant la bâtisse dédiée à Marie est célébrée chaque année depuis. Le samedi 27 août prochain, sera le cinquième anniversaire du nouveau lieu de culte. Une célébration festive, tout en chansons, sera assurée par l’abbé Dany Dubois. Question de donner un cachet particulier à la fête, Jean-Marc Auger sera sur place avec son accordéon. Une chanson composée sur l’histoire de M. Thibodeau, intitulée «merci Marie», sera également dévoilée au public.

Demandes exaucées

Après la construction de la chapelle et quelques articles parus dans L’Écho, de nombreux visiteurs se sont rendus à Saint-Édouard-de-Maskinongé pour demander à leur tour d’être aidés à traverser leur combat contre la maladie. «Plusieurs grâces ont été accordées», certifie Mme Thibodeau.

Entre la science et la religion

Le cas Thibodeau représente-t-il une guérison miraculeuse, une volonté exceptionnelle de s’en sortir ou une erreur de la science? L’abbé Dany Dubois, qui célébrera la messe de samedi, dévoile son opinion sur le sujet: «Dès que tu laisses un espace à la foi pour que Dieu s’implique, tout est possible, mais il s’est aidé aussi: il a gardé un bon moral. Le fait d’être entouré par ses enfants et son épouse ne l’ont pas nui non plus.»

Il faut plus qu’une guérison «miraculeuse» pour impressionner un médecin. L’hémato-oncologue, Dre Anouk Tremblay avoue toutefois que le rétablissement d’un patient condamné est un phénomène rare.

«C’est fréquent que le chiffre qu’on donne ne soit pas exact lorsqu’on annonce le nombre de temps qu’il reste au patient à vivre. Plusieurs facteurs entrent en jeu: ça dépend des traitements, de la constitution et de son âge. On veut éviter de dire à un patient qu’il va mourir et qu’il ne meurt pas. Ça peut prendre plus de temps que l’on prévoit, mais généralement, ils finissent par mourir de la maladie.»

Toujours selon la Dre Tremblay, un élément a pu être prépondérant dans le rétablissement imprévu de M. Thibodeau, la greffe de moelle épinière. «La greffe peut contribuer à faire guérir les gens. Les chances sont faibles, mais on peut s’en sortir.»

Miracle ou pas, Normand Thibodeau, 69 ans, est toujours de ce monde et bien en forme. «Un jeune homme aurait de la misère à le suivre quand il travaille», souligne son épouse.

Le couple se prépare à accueillir plusieurs centaines de fidèles pour célébrer le cinquième anniversaire de la petite chapelle, symbole d’un homme qui a vaincu le cancer.