Yvon Picotte se souvient…

TORNADE. Il y a 25 ans, Yvon Picotte était ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, ministre délégué aux affaires régionales et député de Maskinongé. Il fut un des acteurs importants du milieu politique qui a permis à la municipalité de se relever rapidement de cette catastrophe naturelle.

Les souvenirs de cette tornade revenaient rapidement et ils étaient nombreux dans la mémoire d’Yvon Picotte lorsque TC Media l’a rencontré. «Dans ma carrière, c’est un des dossiers les plus pénibles que j’ai dû traiter. C’est un vrai miracle qu’il n’y ait pas eu aucun décès à la suite de cette tornade. À Maskinongé, je connaissais tout le monde! Le rôle d’un député, c’est notamment d’aider les personnes dans le besoin. À ce moment, Maskinongé traversait une dure épreuve», se rappelle-t-il.

Le soir du 27 août 1991, Yvon Picotte n’a pu se présenter sur place pour constater les dégâts. Ce soir-là, M. Picotte se souvient aussi que l’hélicoptère du gouvernement ne pouvait voler au-dessus de cette zone instable.

Toutefois, dès 7h30 le lendemain matin, l’ex-ministre était à bord de l’appareil à survoler le secteur jusqu’à Saint-Justin pour constater l’ampleur de cette tragédie qui n’a fait heureusement aucun mort. «Mon père me disait souvent que le vent peut faire d’importants dommages. J’ai compris ça rapidement lorsque j’étais à bord de l’hélicoptère. Un pylône d’Hydro-Québec était complètement tordu dans le secteur du Pied-de-la-côte et pourtant il n’y a pas grand pogne après ça. C’est épouvantable ce que le vent peut faire!»

Un peu comme la population, Yvon Picotte était découragé de voir tous les dégâts que cette tornade a laissé à la suite de son passage. «Devant l’église, c’était rempli de débris. Le clocher et les cloches étaient au sol. Des débris, c’était juste ça que tu voyais au sol. Je suis un croyant et je me souviens que la toute petite statue de St-Joseph n’avait pas bougé. Il a fallu se retrousser les manches et passer à une autre étape rapidement».

Une première au Québec

Yvon Picotte estime avoir réalisé une première au Québec à la suite de cette tornade. Il avait réussi à réunir le conseil des ministres et avait survolé à nouveau le secteur avec ses collègues. «J’avais mentionné à Robert Bourassa que c’était important de voir l’ampleur des dégâts. Nous avions par la suite voté une aide financière pour les gens de Maskinongé, car la population n’avait pas le temps d’attendre. En l’espace de deux ans maximum la situation était réglée pour tout le monde. Aujourd’hui, ça prend une éternité et c’est triste pour les gens qui attendent après les gouvernements. On le voit avec le déluge du Saguenay et de Lac-Mégantic, encore trop de gens attendent de l’argent, déplore-t-il. Lors de la tornade à Maskinongé, il n’était pas question pour moi de faire attendre les gens. J’ai agi rapidement pour les aider. Au fil du temps, la politique a bien changé».

Le gouvernement a alors accordé plusieurs millions de dollars à la communauté maskinongeoise pour se relever. En 48 heures, les rues étaient dégagées et le nettoyage commençait. «En l’espace d’un an, le village était méconnaissable. Il était vraiment transformé!»

Corvée de nettoyage

Dans les jours suivants cette tornade, Yvon Picotte avait su rassembler les intervenants du milieu pour donner un coup de main à la population découragée par les évènements. Ses contacts lui ont permis de rassembler de nombreux bénévoles venus de partout au Québec pour la cause. «J’avais organisé une grande corvée de nettoyage avec les Chevaliers de Colomb. On avait eu 15 autobus remplis de bénévoles provenant de partout pour aider à nettoyer. Je suis très fier d’avoir rassemblé tout ce beau monde avec l’aide des Chevaliers de Colomb de Louiseville. Les gens ont donné du temps et de l’argent. C’est un bel exemple pour démontrer que l’effort collectif c’est important», souligne Yvon Picotte.

25 ans plus tard, l’ex-ministre et ex-député confirme que cet évènement lui rappelle des souvenirs dont il se souviendra pour toujours. «C’était un moment difficile à traverser, mais la municipalité s’est relevée. À Maskinongé, la population est fière et solidaire».

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