Vague de sympathie pour Normand Trahan et son zoo

SAINT-ÉDOUARD-DE-MASKINONGÉ. L’arrestation du propriétaire du Zoo de Saint-Édouard, Normand Trahan, il y a une semaine, a créé une onde de choc dans la petite municipalité de Saint-Édouard-de-Maskinongé.

Depuis, plusieurs dizaines de citoyens ont manifesté leur consternation devant les accusations criminelles de cruauté et de négligence envers les animaux qui pèsent sur M. Trahan. Une mobilisation s’est d’ailleurs mise en branle pour soutenir le propriétaire et faire cesser le déménagement des animaux à l’extérieur du zoo.

«Tout le monde qui connaît Normand sait très bien qu’il aime ses animaux. C’est d’aide, qu’il a besoin», lance Isabelle Béland, l’instigatrice d’un grand rassemblement tenu samedi en face de l’établissement pour réclamer que les animaux soient pris en charge sur place, et non transférés ailleurs.

Lors de ce rassemblement, des spécialistes en comportement animal et des vétérinaires ont eu accès au site le temps d’une visite. Ils prépareront un plan pour venir en aide à M. Trahan.

Dans la foulée, une pétition en appui au Zoo de St-Édouard a également été lancée. Le but est de «conserver cet établissement en lui donnant les outils nécessaires pour répondre aux critères exigés par les plus grandes institutions». C’est la spécialiste en comportement animal et propriétaire de Zoo Académie, Jacinthe Bouchard, qui a initié cette pétition disponible en ligne. Au moment de mettre sous presse lundi matin, plus de 3300 personnes l’avaient signée.

«Le bien-être animal est notre priorité, affirme Mme Bouchard. Avec votre soutien, nous pouvons rendre le Zoo de St-Édouard exceptionnel.»

Des appuis un peu partout

Sur le web et sur les réseaux sociaux, la solidarité est également au rendez-vous.

«Il est facile de juger quelqu’un, soulève Christine Lafrenière, sur le site web de l’Écho de Maskinongé. Nous sommes allés très souvent à ce zoo et (…) nous n’avons jamais vu ou aperçu quelque maltraitance que ce soit. Normand Trahan est un homme très gentil et a toujours été à l’écoute de ses clients et de ses animaux (…). Pour nous, il est et restera quelqu’un de bien et de respectable.»

«Normand a toujours aimé les animaux et il a toujours fait le nécessaire pour les garder en bon état autant que possible. Il connaît leurs besoins plus que la majorité des visiteurs qui le critiquent», affirme quant à elle Michèle Fournier.

«Pour avoir visité ce zoo à plusieurs reprises et rencontré M. Trahan en personne, je peux vous dire que ce n’est sûrement pas intentionnel. La surcharge de travail, le manque d’employés, sa santé personnelle sont tous des causes, souligne Pamela Dubois. Ne jugez pas trop rapidement. Il avait pris la décision de vendre, il y a peut-être deux ans, justement parce qu’il savait très bien que tout ça était rendu trop pour lui. Or, la vente avait connu des difficultés.»

«M. Trahan est-il victime d’une vengeance?, soulève de son côté Florian St-Yves. C’est un gars qui s’occupe de son zoo sept jours sur sept. Je pense qu’il ne faut pas taper trop vite sur la tête d’un gars comme lui, mais c’est possible que son âge et sa santé requièrent davantage d’aide.»

Plusieurs autres personnes ont senti le besoin de s’exprimer sur l’arrestation de Normand Trahan sur la page Facebook de L’Écho de Maskinongé et ailleurs. Nous vous invitons à aller lire leurs commentaires et à y réagir également, en tout respect évidemment.

Rappel des événements

Les accusations déposées contre le propriétaire du Zoo de St-Édouard font suite à une enquête menée au cours des derniers mois par les agents de protection animale de la SPCA de Montréal, avec l’assistance de la Sûreté du Québec.

Les faits reprochés remontent entre le 1er mai 2016 et le 31 octobre 2018. Selon la SPCA, le propriétaire du Zoo de Saint-Édouard aurait volontairement causé du tort à des animaux et à des oiseaux gardés en captivité, et négligé ou omis de leur fournir des aliments, de l’eau, un abri ou des soins convenables et suffisants.

Des signalements provenant de visiteurs de ce zoo sont à l’origine de cette enquête criminelle.

Tous les détails sur cette affaire sont disponibles au www.lechodemaskinonge.com

(Avec la collaboration de Pier-Olivier Gagnon)