Unis pour l’avenir de l’église

CHARETTE. Un village de plus ou moins 1000 âmes qui réussira par lui-même à récolter 180 000$ en trois ans pour rénover son église? Pas besoin d’aller très loin pour le trouver, car ça se passe à Charette!

Depuis 2015, la Fabrique est en campagne de financement pour préserver l’église, une pièce maîtresse du village. On y tient non seulement des célébrations religieuses, mais aussi une foule d’autres activités. C’est l’endroit qui peut réunir le plus de citoyens dans tout le village, plus encore que la salle communautaire. Au moment où commençaient les discussions entourant  le Tournant missionnaire au Diocèse de Trois-Rivières, en 2015, la Fabrique a demandé à la population si elle était intéressée à conserver l’église malgré son état plutôt délabré. La réponse étant positive, elle a alors amorcé une vaste campagne de financement pour y apporter les rénovations nécessaires à sa pérennité. Des travaux évalués à 180 000$. «La population a embarqué. Notre église n’étant pas considérée comme un bien du patrimoine, on n’était pas admissible à des subventions. On s’est retroussé les manches et on a activé la machine pour recueillir des sous», raconte Lise Boulanger, porte-parole de la Fabrique.

Rivaliser d’imagination

Depuis, l’équipe de six marguilliers ne chôme pas! Elle a approché des commanditaires et les activités de financement, qui font la plupart du temps salle comble, se succèdent. Certains résidents, soit environ 80, ont même accepté de contribuer à la cause en préautorisant des prélèvements bancaires mensuels jusqu’à la fin de la campagne, prévue pour 2018. En parallèle, la Fabrique a également aménagé au sous-sol de l’église un centre de dons de type ouvroir, nommé La Boîte à Surprises, où elle recueille et revend les items en bon état laissés par la population (sauf les meubles et le matériel électronique et informatique). Il a ouvert ses portes en mai 2016. «On trie et on lave les choses, pour ensuite les revendre à très faible coût. Absolument tous les profits remis à la Fabrique. L’an passé, on a réussi à payer avec cet argent les coûts de chauffage et d’électricité pour l’année», souligne fièrement Mme Boulanger, ajoutant que ces coûts s’élèvent bon an mal an entre 10 000$ et 12 000$. «On a aussi pu remplacer au cours de l’été le tracteur à gazon qui avait brisé.»

Rénovation en trois phases

Mine de rien, la rénovation de l’église va bon train. Le système de chauffage a été remplacé tout récemment pour faire place à un chauffage radiant performant. La façade de l’église a quant à elle été complètement refaite à l’été 2016. La vieille brique peinturée fait maintenant place à de la pierre flambant neuve. Cet été, ce sont les deux côtés latéraux qui ont retrouvé de l’éclat. L’an prochain, pour la dernière phase, on s’attaquera à l’entrée de la sacristie. L’endroit sera réaménagé, isolé et chauffé. «On veut aussi changer le système de son et installer une toilette derrière l’église pour accommoder les gens  lors des événements», conclut Mme Boulanger.