Une « véritable politique » en matière d’habitation réclamée par les OSBL d’habitation

MAURICIE.  À quelques jours du 1er juillet et de la valse des déménagements, la Fédération Régionale des OSBL d’Habitation de la Mauricie/Centre-du-Québec (FROHMCQ) sonne l’alarme concernant la crise du logement et plaide que le secteur communautaire détient le potentiel de développer les milliers de nouveaux logements nécessaires, à condition d’avoir les ressources adéquates. 

Un financement approprié et suffisant reste la clé pour répondre aux besoins des ménages à faible revenu ou à revenu modeste, plaide l’organisation en citant en exemple l’OSBL J’ai mon appart, à Shawinigan, qui offre aux adultes vivant avec une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme la possibilité d’avoir leur propre logement tout en bénéficiant d’un accompagnement répondant à leur besoin d’autodétermination.

« Malgré les préparatifs de la ministre Duranceau pour présenter un plan d’action, le Québec reste dépourvu d’une véritable politique en matière d’habitation capable d’orienter des mesures structurantes sur le long terme », déplore Richard Maziade, président de la FROHMCQ. 

La fédération régionale réclame un plan de sortie de crise axé sur le développement rapide de logements sociaux et communautaires. Le logement communautaire reste la solution privilégiée pour faire face à la crise du logement et offrir des logements véritablement abordables et durables aux ménages dans le besoin.

Pour la FROHMCQ, « il est nécessaire que le gouvernement adopte une orientation claire visant à doubler la part des logements non soumis au marché locatif. Toutes les interventions gouvernementales doivent être alignées sur cet objectif. »

L’organisation ajoute qu’un soutien permettant l’acquisition de logements réellement abordables dans des immeubles existants sur le marché privé est nécessaire afin de protéger ces logements contre la spéculation immobilière.

« Nous sommes fermement convaincus qu’une véritable politique nationale du logement, axée sur la réalisation progressive du droit au logement, est nécessaire, poursuit la FROHMCQ par voie de communiqué. Une telle politique garantirait le maintien et l’entretien du parc locatif existant et éviterait la fermeture de logements. Le Québec a besoin d’un cadre structurant et durable, plutôt que d’un simple plan d’action limité dans le temps. (…) Actuellement, le marché du logement est déséquilibré, ce qui affecte particulièrement les ménages à faible revenu. »

La Fédération Régionale des OSBL d’Habitation de la Mauricie/Centre-du-Québec fait remarquer que depuis l’abandon du programme AccèsLogis, le Programme d’Habitation Abordable Québec « ignore le concept de logement social au profit de l’abordabilité ». 

« De plus, les promoteurs immobiliers privés ont manifesté peu d’intérêt pour ce nouveau programme. Sur les 92 projets soumis, seuls 14 proviennent du secteur privé, soit un maigre 15%. Cela s’explique par l’incompatibilité entre l’abordabilité et la rentabilité dans la pratique.

Il est important de souligner que l’arriéré du programme AccèsLogis s’élève à environ 6500 logements », conclut l’organisation.