Une ressource en moins au TrueC

COMMUNAUTAIRE. Le Travail de rue communautaire (TrueC) de la MRC de Maskinongé doit composer avec la réduction de ses effectifs dès cette année.

Le coordonnateur de l’organisme a informé différents partenaires du milieu, la semaine dernière, que le contrat de la travailleuse de rue et de milieu, Cynthia Villemure, n’a pas été renouvelé pour la prochaine année. Le coordonnateur du TrueC indique que cette décision a été prise en raison de la précarité financière de l’organisme.

«C’est une triste nouvelle, mais nous n’avons pas les moyens financiers pour conserver une troisième personne à temps plein. Dans les faits, il nous manque 15 000$ par année. Les organismes communautaires font face à un sous-financement et notre organisme ne fait pas exception. Voilà un impact! C’est un problème majeur et généralisé au Québec», croit Michel Purcell, coordonnateur du TrueC.

Pour réaliser adéquatement sa mission, le Travail de rue communautaire de la MRC de Maskinongé aurait besoin d’un budget de 125 000$ chaque année. Toutefois, l’organisme reçoit plutôt 110 000$, soit 95 000$ du Centre intégré universitaire de santé et des services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) et 15 000$ de Centraide Mauricie Centre-du-Québec. Or, un manque à gagner de 15 000$ provoque le non-renouvellement du contrat de Mme Villemure.

Il y a trois ans, un congé de maladie d’un des membres de l’équipe avait permis d’économiser de l’argent et de conserver du même coup la travailleuse de rue jusqu’à tout récemment. Toutefois, l’organisme se bute, cette année, à une situation bien différente.

Continuité des services

Malgré cette perte d’emploi, le TrueC confirme que les services de l’organisme vont demeurer sur le territoire. Michel Purcell et Patrice Duhaime demeurent en poste. M. Duhaime verra son horaire bonifié afin d’assurer une continuité des services auprès de la population. Cette réduction des effectifs amènera l’organisme à réfléchir sur les actions posées dans le milieu et sur les efforts déployés vers sa clientèle jeunesse.

«On va se pencher sur la suite des choses, c’est évident. Est-ce qu’on ouvre un poste temps partiel parce qu’on n’a pas suffisamment d’argent pour un poste temps plein ? Il est même question de revoir notre charte de 1998 parce qu’elle est axée sur l’intervention jeunesse. Du travail de rue, c’est du travail de rue. On ne peut pas tout changer, mais on doit s’adapter à la diversité de nos interventions et à notre clientèle. Peut-être qu’en mettant à jour notre charte, on pourrait obtenir du financement ailleurs parce qu’aux yeux du ministère on intervient uniquement auprès des jeunes. Le TrueC est financé à la mission et on est inscrit uniquement pour le secteur jeunesse. Par contre, si on fait des changements sur notre charte, on va s’assurer qu’ils ne viendront pas nous pénaliser sur notre financement de base.»

Les efforts du député reconnus

Le TrueC reconnait les efforts du député Marc H. Plante qui a entendu le cri du cœur de l’organisme l’an dernier. Toutefois, Michel Purcell croit qu’une aide financière supplémentaire de 4 500$ n’est pas suffisante.

«Notre député s’est mis en action et il a réussi à nous donner cette aide financière pour la dernière année financière. On est heureux des efforts et il faut souligner le bon coup, mais ça reste insuffisant pour nous. Notre réel besoin est de 15 000$! Le gouvernement nous disait qu’il injectait 5 M$ pour les groupes communautaires l’an dernier sauf que ce n’est même pas 1% d’indexation à l’échelle provinciale si l’on regarde la répartition avec l’ensemble des organismes. C’est beau les gros chiffres, mais il faut toujours les ramener localement», précise M. Purcell.

Ce dernier informe TC Media qu’il lui a été confirmé que l’organisme recevrait une indexation de 1,2 % lors de la prochaine année. Selon lui, cette indexation est toujours insuffisante puisqu’elle ne rejoint même pas le taux d’inflation.

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