Une famille unie et unique

IMMIGRATION. Il est originaire du Pays basque français, elle de la Martinique. Tous deux ont immigré au Québec avec leur petite famille, pas au même moment, ni pour les mêmes raisons. Rien ne laissait présager que leurs chemins se croiseraient, et pourtant… Un soir de septembre aura changé le fil de leur vie, en 2016. Alors que ni l’un ni l’autre ne se sentait d’attaque pour une sortie, chacun a finalement abouti au Rond Coin de Saint-Élie-de-Caxton. Cupidon les y a rejoints. Un nouveau chapitre de leur vie, déjà pleine de rebondissements, a alors commencé à s’écrire. La petite histoire de Naïke Théodose Elle, c’est Naïke Théodose. Elle est arrivée au Québec en 2014 avec son conjoint et ses deux enfants, alors âgés de 6 et 9 ans. C’est un peu par hasard, ou plutôt par intuition, dit-elle, qu’elle est venue s’établir ici. «La Martinique, c’est une île très jolie, mais toute petite. On en fait vite le tour. Alors à un moment donné, on a envie d’aller voir ailleurs», raconte-t-elle. «On est venu en vacances à Montréal et à notre retour dans les Caraïbes, on a entendu dire que le Conseil régional de la Guadeloupe avait un partenariat avec des cégeps pour permettre à des jeunes de moins de 35 ans de venir étudier au Québec. On s’imaginait vivre ici, alors on a monté le dossier et on est arrivé à Shawinigan en août 2014.» Malheureusement, le couple n’a pas tenu. «On réalise qu’il y a certaines choses qu’on tolère sur le bord de la mer qui ne fonctionnent tout simplement plus quand on est encabané l’hiver», philosophe-t-elle. Après la séparation, elle n’a pas souhaité retourner en Martinique, se trouvant bien au Québec. Elle a déménagé dans une petite maison à Saint-Mathieu-du-Parc, avec ses enfants. «Je me suis redécouverte. Je me suis même lancée en affaires, ce que je n’aurais jamais pensé faire dans les Caraïbes», raconte celle qui fabrique des shampoings artisanaux et qui mène en parallèle des études en secrétariat et comptabilité, en plus de suivre une formation en lancement d’entreprise. L’histoire de Stéphane Botella Lui, c’est Stéphane Botella. Il est originaire du Pays basque, au sud ouest de la France. Il a emménagé dans la Belle Province en 2005, avec sa femme et ses enfants de 7 et 3 ans. Oeuvrant dans le domaine de la foresterie, le Québec était l’endroit idéal pour s’accomplir au niveau professionnel. «On s’est établi au Saguenay, où ma conjointe pouvait poursuivre ses études en chimie analytique et où je pouvais travailler dans mon domaine», raconte celui qui, adolescent, rêvait déjà de venir vivre au Québec un jour.

«On est un peu le miroir de l’autre» – Stéphane Botella

En 2009, le couple divorce. Quatre ans plus tard, Stéphane quitte le Saguenay pour s’établir à Saint-Paulin avec ses enfants. Il en profite pour donner une nouvelle orientation à sa vie professionnelle en y greffant une de ses grandes passions: les chevaux. L’épilogue Depuis un peu plus d’un an, Naïke Théodose, Stéphane Botella et leurs enfants respectifs, forment une grande famille. «Dans certaines familles recomposées, c’est parfois difficile. Nous, ça a cliqué», se réjouit Naïke. «On est un peu le miroir de l’autre», renchérit Stéphane. Sans croire au hasard, les deux complices sont d’avis que leurs cheminements semblables (immigration, séparation, déménagement, etc.) les ont menés là où ils devaient être. «C’est toute une aventure qui tourne, en partie, autour du processus d’immigration, résume Naïke. Immigrer demande un certain courage. Ça remet aussi sa vie et ses priorités en perspective.» Et les enfants? «Leur vie est ici maintenant. Ils se sont bien adaptés, chacun à son rythme et à sa façon», mentionne Stéphane, sous le regard approbateur de sa douce, qui conclut avec cette sage observation: «Immigrer avec ses enfants, ce n’est pas les déraciner, car s’ils sont bien avec leurs parents, ils seront bien n’importe où dans le monde.»

La famille Théodose-Botella

– Reconstituée – 4 enfants – Immigrant des Caraïbes et d’Europe – Vivant à Saint-Paulin