Un projet immobilier rencontre de l’opposition à Saint-Étienne-des-Grès

TERRITOIRE. Des citoyens de Saint-Étienne-des-Grès s’opposent à un important projet immobilier qui doit voir le jour dans un secteur boisé de la municipalité, près des rues Drolet, Lefebvre et Lafond.

Une pétition signée par 80 citoyens a été remise en mains propres au maire Robert Landry, dans le stationnement de l’hôtel de ville, hier après-midi. Pour l’occasion, une quinzaine de citoyens s’étaient mobilisés afin de manifester leur opposition envers ce futur développement domiciliaire et les modifications apportées au règlement de zonage de la « zone 127 » où ils habitent. Ils déplorent ne pas avoir été informés du projet et estiment qu’avec la pandémie et la tenue des séances du conseil municipal à huis clos, ils n’ont pas eu l’occasion de se prononcer sur le nouveau règlement de zonage avant son adoption. «Considérant le contexte pandémique qui a prévalu pendant l’entièreté du processus d’adoption du règlement, nous n’avons jamais eu connaissance de son adoption par la Municipalité avant les dernières semaines. Si nous avions été informés de l’adoption du règlement en temps utile, nous l’aurions définitivement contestée», souligne Magali Beaudry, citoyenne et porte-parole du groupe de citoyens.

Ce projet d’un promoteur privé, évalué à plus de 45 millions de dollars, prévoit la construction de 90 immeubles comportant de trois à cinq logements locatifs sur une période de 10 à 15 ans. «Ce développement domiciliaire n’est pas désiré dans la zone 127 considérant son ampleur et son impact sur le voisinage», ajoute Véronique Bellemare, citoyenne.

Le maire, Robert Landry, a reçu des mains de Magali Beaudry, citoyenne et porte-parole du groupe de citoyens, la pétition de 80 signatures.

«On n’a pas été mis au courant de la bonne façon. Le changement au niveau du zonage a été fait à notre insu. Il n’a pas été possible non plus de signer un registre pour tenir un référendum. Tout s’est fait à huis clos et personne du secteur n’a été avisé du processus. On a appris l’existence du projet lorsqu’on a vu les arpenteurs sur le terrain. Ce n’était pas clair ce qu’il se passait. Et lorsqu’on a téléphoné à la municipalité pour avoir des informations, tout était fait et adopté», dénonce-t-elle.

Des travaux de déboisement ont déjà commencé afin de permettre la réalisation des analyses de sol, mais aux yeux de certains observateurs, il s’agirait beaucoup plus du début d’une coupe à blanc. «Ce projet est énorme pour la zone. Ça va s’étendre sur toute la forêt existante dans le fond. Côté environnement, c’est ce qui me préoccupe le plus et par rapport à l’eau aussi. Ça va faire beaucoup de fosses septiques. Est-ce que ça va venir contaminer notre eau? Est-ce qu’il y a des études? Elles disent quoi? Est-ce qu’on peut y avoir accès?», se questionne Mme Bellemare.

Les citoyens réclament la tenue d’une séance d’information publique afin que les élus répondent à leurs questions.

Saint-Étienne-des-Grès se défend

De son côté, la municipalité indique n’avoir rien à se reprocher. «Je peux vous dire que tout le processus a été fait dans les règles de l’art et selon la loi provinciale. Actuellement, c’est contesté par les citoyens et le dossier est entre les mains de nos avocats. On pense vraiment que nous avons fait la démarche de la bonne façon», répond le maire, Robert Landry.

«J’ai reçu leur pétition et ils demandent une rencontre publique. Je vais regarder ça avec mes collègues du conseil et possiblement qu’on va en organiser une aussitôt que la santé publique permettra les rassemblements. On informera les gens de tout le processus. Par contre, il y a de grosses chances que le projet voit le jour. On ne peut pas reculer», prévient M. Landry.

Saint-Étienne-des-Grès rappelle que la zone 127 où se trouve le projet est jugée prioritaire pour le développement résidentiel depuis plusieurs années.

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