Un «nouveau cycle» pour les souverainistes
POLITIQUE. Pendant qu’on fêtait la Confédération un peu partout au pays, le Bloc québécois parlait ni plus ni moins que du début d’un «nouveau cycle» pour le mouvement souverainiste.
Retranchés dans l’un des derniers bastions bloquistes, près de 300 militants ont confirmé Gilles Duceppe comme chef du parti lors de son congrès national tenu à Nicolet, dans le même comté que la formation avait été fondée, en juin 1991.
«C’est dans ce comté, à une cinquantaine de kilomètres d’ici, qu’est né ce parti», a rappelé d’entrée de jeu le député Louis Plamondon, qui avait participé à sa fondation aux côtés de Lucien Bouchard, à Sorel-Tracy. Et c’est dans ce comté, aujourd’hui, que va renaître le Bloc québécois!»
Tout comme Mario Beaulieu, que les membres ont nommé à titre de président de la formation politique, Gilles Duceppe a ensuite parlé du contexte politique actuel comme «d’un point tournant» pour la souveraineté.
Il faut dire qu’avec Pierre-Karl Péladeau, le Parti Québécois centre maintenant son discours sur la souveraineté, qu’Option nationale en fait sa priorité, et que Québec Solidaire fait la promotion de la cause. D’ailleurs, Martine Ouellet et Sol Zanetti étaient présents au centre des congrès de l’Hôtel Monfort.
«Force est de constater qu’il y a eu un échec du Bloc et du PQ. Alors, on recommence. On repart pour unir tous les souverainistes», a commenté Gilles Duceppe, qui affirme revenir par «sens de responsabilité» afin de mener le projet jusqu’au bout.
Au cours de son discours, il a d’ailleurs fait référence «à la fin des exils», soulevé par Jean-Martin Aussant lors des funérailles de Jacques Parizeau. «Il y a un nouveau cycle politique qui commence, un nouveau cycle porteur d’espoir. C’est là-dedans que s’inscrit mon retour et celui de milliers d’autres», a-t-il lancé devant près de 300 militants qui ont scandé «Un pays! Un pays! Un pays!»
Le Bloc canadien ou le Bloc québécois?
Gilles Duceppe assure qu’il n’est pas revenu pour prendre une revanche sur la dégelée électorale subie par son parti au profit du NPD, en 2011. «Jack ne vous aurait pas dit que c’est une revanche du NPD après toutes les défaites face au Bloc, et je ne dirai pas ça non plus, a-t-il mentionné. Je comprends que les gens ont voulu essayer autre chose, mais nous sommes ailleurs maintenant. Qu’a fait le NPD pour le Québec en quatre ans? La réalité, c’est que la voix du Québec s’est presque éteinte à Ottawa».
Le «nouveau» chef du Bloc compte faire une campagne positive et inviter les Québécois à voter par conviction et non de façon stratégique, «pour» une option et non «contre» quelque chose. En fait, il estime que la vraie question sera de voter pour le Bloc québécois ou pour le «Bloc canadien», en référence aux trois autres partis fédéralistes qui, à son avis, prônent d’abord les intérêts du reste du Canada (ROC) avant ceux du Québec.
«Si vous croyez que c’est le Québec d’abord; que c’est le Québec tout le temps. Si vous croyez que le Québec devrait décider de toutes ses affaires; que le Québec doit être un pays. Il n’y a qu’une seule maison où vous êtes chez vous au niveau fédéral et c’est celle du Bloc québécois», a lancé Gilles Duceppe.
Sébastien Lacroix sur Twitter: @Sebas_Lacroix