Un marais permanent à l’intérieur de la Baie Lavallière
Pour pallier aux divers problèmes observés dans la Baie Lavallière, Canards Illimités (CI) mettra en place un nouvel aménagement faunique afin de favoriser la reproduction de nombreuses espèces, dont les canards et la perchaude.
L’aménagement du marais Saint-Louis permettra d’augmenter de façon substantielle la superficie en eau libre à l’intérieur de la baie, en y ajoutant pas moins de 117 hectares, soit l’équivalent de plus de 230 terrains de football.
Divers facteurs ont perturbé la baie au cours des dernières années, si bien que la superficie d’eau libre encore disponible pour la faune est évaluée par CI à seulement 61 hectares.
« Au départ, nous avions 600 hectares en inondation au printemps. Le marais va nous permettre d’augmenter la superficie de 20 % et de passer à 177 hectares. On se rapproche de l’idéal pour un marais, qui est d’avoir 50 % d’eau libre et 50 % de végétation », a indiqué Bernard Fillion, directeur de Canards illimités pour le Québec, en conférence de presse le lundi 13 mai.
Le marais Saint-Louis sera aménagé dans un secteur isolé du réseau hydrographique de la baie afin de mieux contrôler le niveau d’eau à l’intérieur. Une gestion de l’eau à l’intérieur du marais permettra de prévenir la densification de la végétation, comme cela a été le cas dans la Baie Lavallière.
Situé dans une zone d’inondation récurrente aux deux ans, le marais pourra se remplir de poissons tous les deux ans. « Nous pourrons ainsi fournir le lac Saint-Pierre en poissons une année sur deux », a expliqué M. Fillion.
En plus de permettre une importante halte migratoire et offrir un habitat de frai et d’alimentation pour une vingtaine d’espèces de poissons, le projet vise à permettre une meilleure gestion du niveau d’eau d’une partie de la baie. « Nous nous assurerons de mettre à leur disposition abri, nourriture et sites de reproduction », a assuré le directeur de CI.
L’aménagement comprend un ouvrage de contrôle de niveau d’eau, des digues et une station de pompage. « Les travaux devraient commencer en août de cette année et se terminer au plus tard dans un an », a mentionné Bernard Fillion.
Pour la survie du lac Saint-Pierre
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la Stratégie d’intervention pour l’avenir du lac Saint-Pierre, que le ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Yves-François Blanchet, a rendu publique en février dernier.
Invité à prendre la parole lors du dévoilement du projet, le ministre Blanchet s’est d’ailleurs dit impatient de faire avancer les choses. « Même si on va à une vitesse normale comme gouvernement, je ne suis pas le plus patient. Je mettrai les pressions nécessaires et l’épaule à la roue pour que les choses aillent plus vite », a-t-il déclaré.
Le ministre a invité tous les organismes en lien avec le lac Saint-Pierre a déposé des projets en ce sens. « Ce genre de projet doit se multiplier pour que nous puissions conserver ce bijou qu’est le lac Saint-Pierre. Il doit y avoir des initiatives du milieu. Des gens qui nous disent : »Nous pouvons contribuer de cette façon-ci. » »
La députée de Richelieu, Élaine Zakaïb, estime pour sa part que le projet aura des bénéfices à moyen et à long terme pour la région. « Il devrait contribuer au rétablissement de la perchaude qui est essentielle à notre économie et à notre gastronomie régionale », a-t-elle soulevé.
Le projet, qui est d’une valeur de près de 835 000 $, est financé à près de 595 000 $ par le gouvernement du Québec. Le Plan nord-américain de gestion de la sauvagine, Habitat faunique Canada, la Fondation de la faune du Québec et ArcelorMittal sont aussi partenaires dans ce projet.