Soigner les gens… et l’environnement!

Une pharmacie verte à Charette

ENVIRONNEMENT. De plus en plus, l’urgence de prendre soin de la planète se fait sentir. Comme plusieurs, Maude Pilon y est sensible. «On consomme tellement! Ça n’a pas de bon sens! Quel avenir léguerons-nous à nos enfants?», se questionne la maman de deux enfants en bas âge.

Cette prise de conscience a incité la jeune pharmacienne de Charette à prendre un virage vert dans tous les aspects de sa vie, y compris professionnelle.

La naissance de sa plus jeune, il y a un peu plus d’un an, a accéléré le processus et déclenché dans sa tête un tsunami d’idées pour rendre son commerce plus vert. À commencer par l’implantation d’une gamme de produits ménagers et corporels en vrac, en février 2018…

«Une centaine de clients m’ont suivie dans ce virage», confie, tout sourire, la pharmacienne, qui ne s’attendait pas à obtenir une aussi bonne réponse. D’ailleurs, pour fournir à la demande, elle bonifie constamment le choix offert. «Ce sont tous des produits que j’ai testés et que j’ai à la maison», ajoute-t-elle, soulignant fièrement que sa quinzaine d’employés ont adopté les produits en vrac.

À ceux-ci s’ajoute une grande variété d’objets réutilisables et écologiques conçus au Québec,  parfois même par des artisans de la région: tampons à récurer, serviettes hygiéniques, brosses à dents, boules antistatiques pour sécheuse, tampons démaquillants, sacs à fruits et à collations, etc.

C’est Maude elle-même qui place les commandes. «Ça me demande du temps supplémentaire, mais c’est mon dada. Je ne suis pas encore prête à déléguer la tâche!», rigole celle qui a déniché plusieurs de ses trouvailles et fournisseurs en visitant le salon des artisans Etsy, qui se tient une fois par année à Trois-Rivières.

En plus d’avoir intégré tous ces produits écologiques à son offre, Maude Pilon a fait de sa pharmacie un lieu de récupération pour les piles, les marqueurs et les stylos usagés, les sièges d’auto pour bébé, les attaches à pain, les goupilles de canette et, bien sûr, les bouteilles de pilules vides. À l’entrée du commerce se trouve aussi une boîte où les clients peuvent déposer les sacs réutilisables qu’ils ont en trop, afin d’en faire bénéficier autrui.

Par ailleurs, la pharmacienne a décidé de ne plus tenir en inventaire les petits formats de bouteilles d’eau en plastique. «Je fais pression auprès de Proxim pour que la compagnie n’en affiche plus en circulaire. D’autres pharmaciens du groupe ont adressé la même demande. L’entreprise est quand même réceptive, mais je ne crois pas qu’elle va les retirer tout de suite», commente la jeune femme.

Projets à venir

Celle qui est propriétaire de la pharmacie de Charette depuis 2015 projette également de remplacer son véhicule de livraison actuel par un véhicule électrique. La transition devrait se faire d’ici la fin de l’année.

Par la suite, elle s’attaquera au toit de son commerce situé sur la rue Notre-Dame. Elle le dotera de panneaux solaires.

À plus long terme, elle souhaite aménager un petit potager sur le terrain de sa pharmacie, où la population pourrait récolter quelques légumes en libre-service. À voix haute, elle rêve que d’autres commerces de Charette emboîtent le pas dans cette démarche.

«Ma sœur vient d’obtenir un poste comme enseignante à l’école du village. On a grandi à Sainte-Flore et ça fait longtemps qu’il y a des jardins communautaires là-bas. Je compte sur elle pour m’aider à démarrer le mouvement, d’autant plus que l’école, je pense, a demandé une subvention pour un projet du genre…», sourit-elle.