S’investir un pas à la fois pour donner au suivant

SAINT-JUSTIN. En vivant une aventure totalement humaine, Lucie Carignan a décidé de mettre l’accent sur le dépassement de soi en réalisant un projet qu’elle souhaitait accomplir depuis longtemps. Pour son cinquantième anniversaire de naissance, Lucie Carignan s’est fixé comme objectif de faire un défi sportif qui aura pour effet d’aider deux causes. Son choix s’est arrêté sur le Centre de prévention du suicide (Accalmie) et la Fondation québécoise du cancer. Adjointe aux services financiers à la Société d’aide au développement des collectivités (SADC) de la MRC de Maskinongé, elle a lancé, il y a un an, le projet «La Dé-Marche». Un défi qui consistait à la réalisation d’un petit Compostelle au Québec et d’une marche des entreprises, soit un parcours de 35 kilomètres qui reliait Saint-Justin à Yamachiche. Petit Compostelle C’est en septembre dernier que la Justinienne a participé, seule avec son sac à dos, au petit Compostelle du Saguenay-Lac-Saint-Jean, et ce, pendant neuf jours. Ce trajet de 230 kilomètres relie le Parc national du Saguenay à Lac-Bouchette. «C’était une expérience de vie extraordinaire. Je sors grandie de cette aventure. La seule chose que tu as à penser quand tu fais ça, c’est l’instant présent. Ça demande un lâcher-prise. Il y a un arrêt de contrôle. C’est une expérience que tout le monde doit vivre», lance-t-elle la tête remplie de beaux souvenirs. Marche des entreprises Après cette expérience, il ne manquait plus que d’accomplir la marche des entreprises, le deuxième volet de son projet. Dans tout le processus pour atteindre son but, Mme Carignan n’a pas épargné les efforts pour solliciter les commerçants de la région à participer à son projet. Au final, Lucie Carignan a vendu 42 000 pas à près d’une trentaine d’entreprises pour lesquelles elle marcherait. Ces entreprises ont reçu en échange une visibilité et un certificat de reconnaissance. Sa ténacité et sa détermination lui auront permis de boucler son projet en réalisant sa marche des entreprises en sept heures consécutives du point de départ jusqu’à sa destination finale, le 27 octobre dernier. «C’était un cadeau que je voulais me faire et je voulais aider ces deux causes qui me tenaient à cœur. Mon projet m’a amené une vision différente de la vie. Tout au long de mon défi, j’ai vécu l’instant présent, ce qu’on ne fait pas dans la routine quotidienne». Au terme de son projet, 5 000$ ont été amassés grâce aux généreux donateurs et aux entreprises participantes. Cette somme d’argent a été complètement redistribuée aux causes choisies. «J’ai vraiment eu un bel appui de la communauté. Beaucoup d’entreprises et de collègues ont contribué à ce projet et je tiens à remercier tous ces gens-là pour leur apport significatif. Mes collègues de travail ont été fantastiques avec moi. Il n’y a que du positif à tirer des initiatives semblables», admet-elle. Femme aux multiples défis L’an prochain, la marcheuse expérimentée souhaite réaliser un autre petit Compostelle au Québec. Celui-ci devrait être de 300 kilomètres. Cela dit, ce n’est pas demain matin que Lucie Carignan accrochera ses chaussures puisqu’elle se donne comme objectif de participer à un autre défi de marche de 1 200 kilomètres à l’âge de 55 ans. La citoyenne de Saint-Justin s’est inspirée d’une effervescence née en lien avec les saines habitudes de vie et l’activité physique au sein même de son organisation. Elle souhaite que son expérience puisse inspirer d’autres personnes à donner au suivant. Suivez Pier-Olivier Gagnon sur Twitter: @POGagnon