Simplifier la vie des gens: la mission de Stéphanie Therrien

AFFAIRES. Les chemins qui mènent à l’entrepreneuriat sont nombreux, et celui qu’a emprunté Stéphanie Therrien est loin d’être le plus court. Il y a eu quelques détours, mais peu importe: au départ, la destination n’était pas clairement définie dans sa tête, de toute façon. C’est après avoir eu un enfant et occupé deux ou trois emplois que le mot « entrepreneuriat » est finalement apparu dans son champ de vision, comme une révélation. Depuis quelques mois, elle pilote donc «Sans Exception», une boutique en ligne de vêtements et accessoires conçus de ses mains et destinés à tous… sans exception! «J’ai développé quatre collections: Dentelle et biberon, pour les 0-5 ans, Tous parfaits, pour les personnes à mobilité réduite ou ayant une déficience intellectuelle, L’autonomie repensée, pour les personnes en perte d’autonomie, et 0-200 ans… pour tout le monde!», détaille-t-elle. C’est dans son immense atelier annexé à sa résidence de Saint-Thomas-de-Caxton qu’elle dessine, coud et repense une foule d’objets du quotidien, toujours dans le but de simplifier la vie des parents et de Monsieur et Madame Tout-le-Monde. Des solutions, elle en a pour tous les casse-têtes de la vie, petits et gros. Pour la maman qui arrive les bras trop chargés au restaurant avec bébé, ou pour le grand-papa qui commence à éprouver de la difficulté à attacher les boutons de sa chemise, par exemples. Son inventivité, elle la met aussi en application dans le service de « sur-mesure », qu’elle offre en plus de ses collections. «Les vêtements adaptés coûtent cher. Moi, je retravaille la garde-robe des gens dont l’autonomie a changé. Ça leur permet de continuer à porter les vêtements qu’ils aiment.» C’est également une façon d’aider l’environnement, chose qui lui tient grandement à cœur, comme en témoigne le volet Zéro Déchets déployé dans chacune de ses collections. «Chaque semaine, je propose une gamme d’accessoires faits de matières recyclées et qui sont réutilisables», souligne la jeune entrepreneure. Le parcours Il y a quelques années, Stéphanie Therrien s’est inscrite au Programme en commercialisation de la mode au Collège Laflèche. À la deuxième année de son cheminement collégial, elle est tombée enceinte. Ses nouvelles responsabilités de mère l’ont alors amenée sur le marché du travail. Elle a intégré la plomberie de son père, s’occupant de l’administration. Mais le besoin de passer à autre chose s’est fait sentir au bout de six ans. Après quelques mois de chômage, elle s’est jointe à un bureau d’assurance, duquel elle a démissionné quelques semaines plus tard à peine. L’ambiance de travail ne lui convenait tout simplement pas. «Je me suis sentie libérée», lance-t-elle en riant. Mais mine de rien, un message que lui avait lancé à répétition sa supérieure, dans cette entreprise, avait imprégné son subconscient: «Il n’y a que toi qui ne te fais pas confiance».

L’idée de devenir son propre patron a fini par s’imposer à Stéphanie Therrien après un bref épisode comme employée dans un bureau d’assurance l’année dernière.

«Je me suis remise en question», avoue-t-elle. Quand son conjoint lui a suggéré de démarrer sa propre entreprise, elle d’abord restée incrédule. Mais elle s’est vite ressaisie, voyant que ça faisait du sens. «C’est quelque chose que j’avais déjà envisagé par le passé, mais pour plus tard. Il faut croire que j’étais rendue là!», sourit-elle. Après réflexion, elle a réalisé que si elle ne le faisait pas, elle aurait l’impression ne de pas avoir laissé sa marque advenant le cas où elle décéderait demain matin. «Je suis la fille d’un entrepreneur, alors je pense que ça m’a rattrapée», conclut celle qui a démarré ses activités le printemps dernier. L’importance d’être bien entourée Stéphanie Therrien a été bien épaulée dans son projet entrepreneurial, notamment par son conjoint, sa fille… et même «Mimie», sa chienne, qui lui tient compagnie au quotidien! Un ancien professeur, le Carrefour jeunesse-emploi, une amie photographe, de même que l’entreprise Fait par une maman, de Shawinigan, lui ont aussi donné un solide coup de pouce au début, que ce soit par leurs conseils, du prêt d’équipement ou, dans le cas de Fait par une maman, d’un important don de tissus lui ayant permis de démarrer son inventaire de produits. «Tous ces appuis m’ont sécurisée et incitée à faire le saut», dit-elle, pleine de reconnaissance.