Saint-Barnabé interpelle le ministre Laurent Lessard

SAINT-BARNABÉ. Près de quatre mois après la réalisation de travaux de réfection de la chaussée dans le secteur Saint-Thomas-de-Caxton, la municipalité de Saint-Barnabé n’arrive pas à comprendre que le gouvernement provincial lui retire une subvention qu’on lui avait préalablement accordée.

Le 9 mai 2016, la municipalité de Saint-Barnabé acheminait une demande d’aide financière auprès du ministère des Transports dans le but de réaliser des travaux de réfection de voirie de l’ordre de 209 000$ sur un tronçon de l’avenue de Saint-Thomas-de-Caxton et de la Côte Léo-Ricard. Cette demande est déposée dans le cadre du Programme de réhabilitation du réseau routier local dans le volet Accélération des investissements sur le réseau routier local.

Afin de réaliser les travaux avant la fin de l’année 2016, tel que prévu dans l’échéancier municipal, Saint-Barnabé a réalisé les plans et devis, a lancé l’appel d’offres public et a adopté un règlement d’emprunt.

C’est finalement en septembre 2016 qu’un ingénieur et fonctionnaire du ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’électrification des transports a fait parvenir un accord de principe confirmant que le projet était jugé conforme et admissible à une aide financière pouvant atteindre 50% des coûts du projet. Ce dernier invitait la municipalité à amorcer le processus menant à la réalisation des travaux en attendant la lettre de confirmation officielle du ministre, une formalité, selon l’administration municipale. Les travaux ont donc été effectués en octobre et novembre.

Toutefois,  le dossier a pris une toute autre tournure le 13 janvier 2017 au moment où la municipalité de Saint-Barnabé recevait une nouvelle communication lui indiquant que le ministère se voyait dans l’obligation de refuser l’aide financière demandée. Dans sa lettre, le ministère indique que «les travaux faisant l’objet de la demande ont déjà été réalisés et que les modalités d’application du programme prévoient que seules les dépenses engagées à compter de la date de signature de la lettre d’annonce par le ministre sont admissibles à un remboursement».

Incompréhension

Le 6 février dernier, le conseil municipal de Saint-Barnabé a demandé l’intervention du ministre des Transports, Laurent Lessard afin d’obtenir un règlement dans ce dossier. «La municipalité avait obtenu la confirmation du fonctionnaire qu’on pouvait aller de l’avant avec le processus. On ne pouvait pas attendre pour faire les travaux, car l’hiver approchait. Nous avons des délais à respecter nous aussi. Les soumissions sont bonnes pour 120 jours. Il n’est pas normal que dans un programme qu’on appelle accéléré, les dossiers prennent autant de temps! Nous, on doit avancer et le ministère était au courant qu’on devait procéder en 2016!», se défend Michel Lemay, maire de Saint-Barnabé.

«On veut bénéficier des subventions, que les travaux soient moins dispendieux pour les citoyens, mais il y a une problématique qu’on ne connait pas au ministère qui nous prive présentement de l’argent qu’on nous avait réservé et promis. On a attendu la lettre du ministre, mais elle n’est jamais arrivée», déplore M. Lemay.

La MRC de Maskinongé appuie Saint-Barnabé

Lors du dernier conseil municipal de la MRC de Maskinongé, la table des maires a appuyé la demande de la municipalité de Saint-Barnabé d’obtenir l’intervention du ministre Laurent Lessard. La MRC demande d’ailleurs une rencontre avec le ministère pour voir plus clair dans ce dossier.

«On veut des explications du ministre. Les maires ont également mentionné que c’était une situation inacceptable compte tenu qu’il s’agit d’un volet accéléré. Je suis content que Saint-Barnabé soit appuyée dans sa démarche, car cette situation touche aussi d’autres municipalités. Chaque année, nous avons des travaux à faire et des priorités. Il faut commencer et finir un moment donné», croit Michel Lemay.

Le bureau du député de Maskinongé, Marc H. Plante, a été informé des démarches entreprises par la MRC et les municipalités.

Deux autres municipalités touchées

Les municipalités de Saint-Paulin et Saint-Alexis-des-Monts ont été confrontées à une situation similaire à celle de Saint-Barnabé.

«Ce n’est pas sérieux!, s’insurge Serge Dubé, maire de Saint-Paulin. On est supposé être des partenaires, pas se nuire l’un et l’autre. C’est ridicule qu’on nous reproche d’aller trop vite dans un programme d’accélération. Les municipalités se sont montrées diligentes. On doit vraiment se parler et trouver une solution à ça»