Saint-Alexis dit non à Hydro-Québec

Hydro-Québec tente d’obtenir l’accord de la municipalité depuis plusieurs mois afin de procéder à l’installation d’un interrupteur télécommandé d’électricité devant l’église.

Cet interrupteur permet, lors d’une panne, d’isoler le secteur problématique et de réalimenter les clients rapidement en bouclant le réseau. «Le conseil est unanime: nous ne voulons pas de cet équipement en plein coeur du village. Nous avons offert à Hydro d’autres options, mais ils disent que s’ils changent l’endroit, nous devrons payer les frais supplémentaires», explique Madeleine L. Robert, mairesse de Saint-Alexis-des-Monts.

Le conseil municipal croit que cet équipement viendra nuire à la beauté du village. «Ils viennent nous décorer. C’est notre patrimoine, un secteur historique et touristique, et on veut conserver la beauté du village. On se demande vraiment pourquoi ils veulent obligatoirement installer ça en face de l’église», soupire la mairesse.

Ce sont 75 000$ qui seraient chargés à la municipalité de Saint-Alexis-des-Monts si Hydro-Québec, avec l’approbation du conseil municipal, change d’endroit pour l’installation de cet interrupteur.

«Jamais nous n’allons payer les coûts reliés à ça. On n’a pas à assumer les coûts pour Hydro-Québec. On veut bien que la municipalité ait un bon service et soit bien desservie, mais ce n’est pas vrai que nous allons payer pour ce qu’Hydro-Québec veut faire», indique Madeleine L. Robert.

La municipalité a déjà envoyé une résolution à la société d’État en faisant part de son mécontentement et du refus d’utiliser le terrain de l’église pour l’installation de cet interrupteur télécommandé.

Hydro-Québec commente

De son côté, la société d’État a comme objectif d’améliorer la qualité de service électrique des clients d’Hydro-Québec résidant à Saint-Alexis-des-Monts, notamment en réduisant la fréquence des interruptions. «Suite aux plaintes des clients de Saint-Alexis-des-Monts envers la qualité du service, Hydro-Québec a procédé à une analyse du secteur. L’analyse a permis de démontrer que la ligne qui alimente le secteur avait connu un accroissement des charges depuis les dernières années et que les clients étaient plus souvent en panne que la moyenne nationale», explique Élisabeth Gladu, porte-parole d’Hydro-Québec.

Selon les informations obtenues par l’Écho, l’emplacement d’un tel équipement doit répondre aux contraintes techniques, environnementales et économiques. L’installation de l’équipement à cet endroit au coût de 70 000$ impliquerait des travaux mineurs visant à modifier le réseau d’Hydro-Québec en réduisant le plus possible l’impact visuel.

«L’endroit prévu répond aux différentes contraintes. Une municipalité ne peut pas imposer ses préférences de configuration du réseau dans la mesure où celle-ci implique des charges financières additionnelles qui devront être supportées par l’ensemble des clients d’Hydro-Québec. Les autres options étudiées par Hydro-Québec ne sont pas dans l’emprise publique, mais sur des terrains privés et des servitudes devront être obtenues auprès des propriétaires de terrains», ajoute madame Gladu.

Hydro-Québec a rencontré les représentants de la municipalité à quelques reprises pour en arriver à une entente. À défaut de s’entendre, la Loi sur Hydro-Québec prévoit que celle-ci peut placer ses poteaux, fils ou équipements sur certaines parties du territoire et que la Régie de l’énergie dispose, à terme, du pouvoir exclusif de fixer les conditions de prolongement ou de modification du réseau de distribution.

En date de jeudi dernier, Hydro-Québec n’avait toujours pas reçu la position officielle par écrit de la municipalité, elle qui avait jusqu’au 7 septembre pour répondre par écrit.