Ruth Ellen Brosseau veut faire tomber l’étiquette de «poteau»

La députée de Berthier-Maskinongé à la Chambre des communes, Ruth Ellen Brosseau, effectuait sa rentrée parlementaire cette semaine en compagnie des 57 autres néo-démocrates du Québec. En entrevue à L’Écho de Maskinongé, elle a mentionné à plusieurs reprises le mot «travail». Il semble certain dans son esprit qu’elle ne veut pas être élue de nouveau à titre de «poteau», mais bien pour le «travail» qu’elle aura accompli dans sa circonscription, lors du prochain jugement des électeurs prévu en 2015.

Mme Brosseau se souvient du 22 août 2011. Près de quatre mois après avoir fait son entrée au parlement canadien, son chef, Jack Layton, perdait son combat contre le cancer.

«Ç’a été vraiment difficile après le décès de Jack, parce que tout le monde parlait de la vague orange et se demandait ce qui arriverait après Jack. Eh oui, je peux te dire que j’ai été élue grâce à Jack. Mais je vais travailler fort pour être élue en 2015. Je veux être élue parce que j’aurai fait une bonne job. Je crois que les gens sont contents du travail que je fais avec mon bureau et de la vision qu’on porte avec le NPD», confiait-elle.

L’été qui s’achève a été totalement différent des premiers mois qui avaient marqué le début de sa carrière politique un an plus tôt.

«L’année passée, pendant l’été, j’ai vraiment utilisé le temps que j’avais pour me faire connaître, connaître le coin, les mairesses et les maires. Pour l’été qui vient de se terminer, j’avais beaucoup d’autres choses à faire en tant que porte-parole adjointe en agriculture», soulignait la politicienne.

Afin de parfaire sa connaissance des enjeux, la jeune députée vedette a entamé un voyage au tour du Québec. Abitibi, Rimouski, Québec et bientôt St-Hélène-de-Bagot figurent sur son carnet de voyage.

Selon elle, deux enjeux touchent particulièrement les agriculteurs, soit la récente sécheresse et la question de la gestion de l’offre.

Selon la Coalition pour un modèle agricole équitable, la gestion de l’offre a été mise en place au Canada au début des années soixante-dix. Le gouvernement constatait alors que sans discipline de production, le marché canadien se retrouvait régulièrement avec une surabondance de produits agricoles, ce qui provoquait des baisses marquées des prix payés aux producteurs. Pour assurer la survie des entreprises agricoles, le gouvernement rachetait alors les surplus, ce qui entraînait des coûts importants pour les Trésors publics.

Un réajustement de cette façon de procéder devrait être débattu au cours des prochains mois à la Chambre des communes. Ruth Ellen Brosseau souhaite être le mieux préparée possible pour aborder cette question face au gouvernement Harper.

Par ailleurs, Mme Brosseau a été nommée sur un comité spécial oeuvrant sur l’année des coopératives. Un autre sujet sur lequel elle s’attend à débattre avec ses homologues conservateurs, puisque le gouvernement Harper a récemment coupé un programme de quatre millions voué à aider les coopératives émergentes.

«Quand on investit dans les coopératives, on sauve des emplois dans les régions. C’est vraiment important. Je vais continuer de défendre les intérêts des citoyens. On sait que ça va vite en politique, les prochaines élections auront lieu en 2015, alors on prend en note tout ça, on tient compte de toutes les coupures et on va tenir tête aux conservateurs», plaidait-elle.

Concernant les récentes élections à l’Assemblée nationale, Ruth Ellen Brosseau s’est dite ouverte à travailler avec un gouvernement souverainiste. Pour elle, l’essentiel est d’avoir une bonne relation de travail entre les paliers pour le mieux des citoyens.

«J’ai une bonne relation de travail avec Jean-Paul Diamond (Maskinongé), André Villeneuve (Berthier) et j’ai hâte de travailler avec M. (Luc) Trudel (Saint-Maurice). Je suis prête à travailler avec les gens qui sont prêts à travailler avec moi, parce qu’on est élu pour aider les gens. J’espère juste que tout le monde a cette vision-là», concluait celle qui a accepté de porter le chapeau de présidente d’honneur pour le prochain Festival de la galette de sarrasin de Louiseville qui s’amorcera le 28 septembre.