Revitalisation de la rivière Chacoura

La Fédération de l’UPA de la Mauricie (FUPAM) et ses partenaires ont annoncé la mise en œuvre des travaux sur le bassin versant de la rivière Chacoura.

Il s’agit d’un des dix projets collectifs de gestion intégrée de l’eau en milieu agricole retenu dans le cadre du Plan d’action concerté sur l’agroenvironnement et la cohabitation harmonieuse 2007-2010.

Soutenus par les syndicats de base de l’UPA des Chutes et de Grands-Pré, les partenaires du projet de la rivière Chacoura ont récemment démarré des actions concrètes pour permettre la mise en œuvre des interventions sur le terrain. Ainsi, le groupe Envir-Eau-Sol a rencontré des producteurs dans le but d’offrir du soutien pour la mise en œuvre de la démarche agroenvironnementale proposée. Jusqu’ici, 21 producteurs ont décidé d’emboîter le pas pour adhérer à cette démarche.

Des visites terrain ont aussi été effectuées récemment par la FUPAM et le Syndicat des producteurs de bois de la Mauricie (SPBM) afin de planifier des travaux de reboisement pour des coulées qui ont été laissées à l’abandon depuis quelques années. Ces visites se poursuivront dans les prochaines semaines, alors que d’autres visites seront effectuées par la FUPAM à l’automne 2008 pour planifier des travaux hydroagricoles qui devraient débuter en 2009.

D’autre part, l’Organisme de bassin versant de la rivière du Loup (OBVRL) a démarré une campagne d’échantillonnage afin de mesurer la qualité de l’eau dans les différents sous-bassins de la rivière Chacoura. L’objectif est d’évaluer l’effet de l’adoption de pratiques agroenvironnementales et de la réalisation de travaux d’aménagement sur la qualité de l’eau et des écosystèmes aquatiques, et ce, pour les trois années du projet. «La participation des producteurs du bassin versant de la rivière Chacoura à ce projet démontre encore une fois l’implication et le dynamisme du secteur agricole de la Mauricie face aux enjeux environnementaux de la région, et ce, principalement pour l’amélioration de la qualité de l’eau. Cette nouvelle initiative s’inscrit dans le même cadre que celle qui a été mise en œuvre par la Fédération de l’UPA de la Mauricie et ses partenaires dans le bassin versant de la rivière des Envies. Grâce à l’expertise acquise sur le territoire de la MRC de Mékinac, il est clair qu’à moyen terme, un tel projet influencera positivement la qualité de l’eau de cette rivière», évoque le président de la FUPAM, Martin Caron. «Les principales tâches sont en fait de travailler sur les cours d’eau qui se jettent dans la rivière Chacoura. Nous travaillons alors avec les producteurs agricoles, car nous devons partir de leurs terres pour faire notre travail. C’est aussi important pour nous de les impliquer dans ce projet et, à moyen et à long terme, les producteurs ont le goût de changer leur façon de faire», déclare Maxime Brien, coordonnateur du projet.

Pour réaliser leurs travaux sur le terrain, les producteurs agricoles auront accès à des fonds provenant du programme Prime-Vert du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et du Programme de couverture végétale du Canada livré par le Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec (CDAQ). Pour ces deux programmes, le financement passera de 70 % à 90 % pour la mise en œuvre de travaux de lutte à la pollution diffuse.

Pour Charles Charette, producteur de St-Léon, il est important de faire partie de ce projet afin d’améliorer les berges de la rivière Chacoura. «Tout ce que j’ai à faire c’est de leur laisser le droit de passage sur mes terres et de donner un peu de mon temps. Ce printemps, un glissement de terrain s’est produit en arrière de ma ferme jusqu’aux abords de la rivière Chacoura et, si ces travaux peuvent avoir des impacts positifs, je vais coopérer sans hésiter.»

Coordonnés par la Fondation de la faune du Québec (FFQ), les dix projets sélectionnés à travers la province ont pour principal objectif d’améliorer la qualité de l’eau en territoire agricole en misant sur une nouvelle stratégie d’approche et de concertation où les producteurs agricoles sont au cœur de l’action et des ressources sont à l’œuvre sur le terrain. Les actions visent autant les pratiques agricoles, dont celles visant la conservation des sols, que les mesures de protection des berges.