Réseau d’aqueduc fortement sollicité dans la région

SAINT-ÉDOUARD-DE-MASKINONGÉ. En période de canicule et de sécheresse, la consommation d’eau potable est généralement plus élevée qu’à l’habitude. Comme cette ressource n’est pas inépuisable, elle requiert d’adopter de bonnes pratiques de gestion et de consommation pour en assurer sa pérennité.

La Régie d’aqueduc de Grand Pré joue un rôle de premier plan dans l’approvisionnement en eau potable dans la région. Elle traite et distribue, par le biais de son réseau gravitaire unique de 75 kilomètres de conduite, de l’eau potable aux foyers et entreprises de Sainte-Angèle-de-Prémont, Sainte-Ursule, Saint-Léon-le-Grand, Saint-Justin, Maskinongé, Louiseville et Yamachiche.

Malgré la forte demande provoquée par les vagues de chaleur qui frappent la province depuis le début de l’été, la Régie assure être toujours en mesure d’alimenter ses sept municipalités membres en eau, tant en quantité qu’en qualité. «La sécheresse peut avoir des conséquences sur le niveau de nos nappes phréatiques, mais jusqu’à présent, ça va bien. On a toujours un opérateur de garde. On a des routines de base à faire et à respecter. On doit surveiller un peu plus notre réseau, mais sinon, il n’y a pas d’impact trop négatif», révèle Francis Morel-Benoit, responsable des opérations.

La Régie ne peut cependant pas prévoir l’imprévisible. «Les plus gros risques demeurent les bris sur le réseau et les incendies. On n’est pas à l’abri de ça. Notre but lorsqu’une intervention d’urgence est nécessaire, c’est que les citoyens ne s’en aperçoivent pas et que le service soit offert normalement sans interruption», souligne-t-il.

Chaque mois, les opérateurs de la Régie d’aqueduc de Grand Pré mesurent le niveau des nappes phréatiques qu’ils exploitent avec l’aide d’un piézomètre de façon à mieux gérer l’approvisionnement et la distribution de l’eau sur le territoire qu’elle dessert. «Ces suivis sont réguliers. Avec ça, on est capable de savoir à quelle profondeur la nappe est rendue. Nos nappes se rechargent naturellement avec la fonte des neiges et la pluie. Nous sommes toujours à la merci de la nature. Pour l’instant, on n’entrevoit pas de problématique particulière parce qu’on fait une saine gestion de nos nappes», explique M. Morel-Benoit.

Francis Morel-Benoit, responsable des opérations et Mario Paillé, secrétaire-trésorier à la Régie d’aqueduc de Grand Pré. Photo Pier-Olivier Gagnon

La collaboration de la population est tout de même primordiale pour éviter l’épuisement des réserves.

Recherche d’eau potable

À travers ses opérations quotidiennes, la Régie est guidée par les recommandations d’hydrogéologues afin d’exploiter sainement ses cinq nappes phréatiques situées à Saint-Édouard-de-Maskinongé, Sainte-Ursule et Sainte-Angèle-de-Prémont. Elle possède 11 puits artésiens, dont neuf sont en opération.

La capacité de traitement et de distribution du réseau en place est évaluée à 20 400 mètres cubes d’eau par jour. Pour assurer une saine exploitation, la Régie ne doit pas dépasser 12 360 mètres cubes d’eau par jour. Le débit journalier réservé aux municipalités membres est, quant à lui, de 18 339 mètres cubes d’eau.

À cet effet, la Régie d’aqueduc de Grand Pré a amorcé, l’an dernier, des démarches pour  trouver de nouvelles sources d’approvisionnement en eau potable dans la région. «Il y a un écart entre la saine exploitation de nos nappes et le débit réservé aux municipalités. C’est cet écart qu’on cherche à réduire ou à éliminer. On vise à atteindre le débit réservé pour sécuriser notre réseau», rapporte le responsable des opérations, en précisant que les efforts sont actuellement concentrés sur un site au potentiel intéressant à Sainte-Angèle-de-Prémont.

Le processus comprend plusieurs étapes, dont des études, des forages et des essais-terrains qui s’échelonneront sur plusieurs mois.

Ce projet coïncide également avec la mise à niveau du système de télémétrie, des automates et de divers équipements requis pour le bon déroulement des opérations. La Régie a investi près de 680 000 $ pour remplacer ses systèmes de radiocommunication et se doter d’un système d’exploitation au goût du jour. «Ça s’est déroulé en deux phases. Le nouveau système de télémétrie est plus flexible et il offre plus d’options. Les travaux de remplacement ont été réalisés en début d’année. Ça améliore et aide grandement nos opérations.»

Avec l’absence de pluie depuis quelque temps, les municipalités de la région invitent leurs citoyens à réduire le plus possible leur consommation d’eau potable et à respecter l’interdiction d’arrosage afin de préserver l’eau pour les besoins essentiels.

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