Pyrrhotite: SNC-Lavallin va en appel

PYRRHOTITE. SNC-Lavallin, reconnue à 70% responsables des problèmes de pyrrhotite trouvés dans le béton en Mauricie, va en appel du jugement rendu le 12 juin dernier par la Cour supérieure.

« La situation est extrêmement regrettable et s’ajoute au fardeau des victimes, déplore le député fédéral Robert Aubin. Même si l’appel était à prévoir, les gens se réjouissaient réellement de cette victoire. Elle venait enfin mettre un baume sur les plaies béantes laissées par la pyrrhotite. »

« Bien que nous ayons espéré le meilleur, le pire arrive par la bouche de SNC-Lavallin qui porte le jugement en appel. La nouvelle n’est certes pas surprenante, mais elle est totalement déshonorante pour ce citoyen corporatif», a ajouté Robert Aubin, qui compte bien relancer les conservateurs dès son retour en Chambre afin que le gouvernement fédéral, à l’instar des autres paliers de gouvernement, fasse partie de la solution plutôt que du problème.

Du côté de l’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ), l’appel est une bien mauvaise nouvelle, notamment pour les propriétaires qui ne détiennent pas de certificats de garantie.

« Cette décision ne fait qu’ajouter aux délais d’attente que subissent déjà les propriétaires de la région de Trois-Rivières aux prises avec des maisons contaminées par la pyrrhotite qui ne sont pas couvertes par un plan de garantie. Elle a toutefois un impact moindre, quoique non négligeable, pour les propriétaires qui possèdent un certificat de garantie et qui ont décidé d’exercer un recours pour les travaux non couverts », souligne Jean-Paul Filion, directeur principal du Service des communications, du marketing et du développement des affaires de l’APCHQ.

Rappelons que le jugement en vient à la conclusion « que la cause exclusive des dommages résulte de l’oxydation de la pyrrhotite dans le granulat » et que les responsables sont la firme SNC-Lavalin et son géologue (70 %), de même les bétonnières et la carrière (25 %). La part des entrepreneurs et des coffreurs est établie par la Cour à 5 %.

Au total, le juge accorde des dédommagements d’un peu plus de 69 M$ qui pourront permettre à La Garantie des maisons neuves (GMN) de couvrir une partie importante des coûts de ce sinistre, le plus important du genre dans l’histoire de la construction résidentielle au Canada.

(MEV)