Présence de sans-abri en hausse dans la région

LOUISEVILLE.  Depuis un an, le Travail de rue communautaire (TrueC) de la MRC de Maskinongé remarque une augmentation de la présence d’itinérants sur le territoire, et ce, principalement dans les rues de Louiseville.

Il y a longtemps que le milieu n’avait pas eu une présence aussi importante de sans-abri, un nouveau phénomène d’itinérance auquel sont confrontés les travailleurs de rue de la MRC de Maskinongé. «Des itinérants, on en a vus un peu plus qu’à l’habitude à Louiseville dans la dernière année. Nous avons vu des gens dormir dans les parcs, sur des trottoirs, devant le bureau d’aide sociale ou encore dans le portique de la caisse. On ne voyait pas ça avant», explique Michel Purcell, coordonnateur du TrueC de la MRC de Maskinongé.

Uniquement dans la dernière année, l’organisme estime avoir pris contact avec au moins cinq itinérants. «Ils sont ici pour une courte période. Ils viennent ici sans connaissance du milieu et se trouvent généralement dans les espaces publics. C’est un phénomène nouveau dans la région. La preuve, des citoyens ont le réflexe de nous appeler. Ces sans-abri ne restent pas ici longtemps faute de ressources, notamment en hébergement. Ils vont ensuite vers Shawinigan ou Trois-Rivières», observe M. Purcell.

Constat similaire

Au cours des derniers mois, le maire de Louiseville a lui aussi remarqué une présence inhabituelle de sans-abri dans sa ville. «C’est la première année depuis le début de mon mandat que je vois autant d’itinérants à Louiseville. J’ai aidé au moins une douzaine d’itinérants dans la dernière année. Maintenant, les maires font de tout! On est connecté avec les gens directement. En plus, je suis responsable des heures compensatoires à l’église. On en reçoit plusieurs au sous-sol de l’église et c’est souvent des gens qui arrivent de Montréal. Ce n’est pas quelque chose que je vivais avant», constate Yvon Deshaies.

«J’ai même déjà été à l’église pendant une nuit pour qu’un itinérant inconnu puisse avoir un toit et un endroit chauffé où dormir pendant l’hiver parce qu’il faisait très froid dehors», se souvient M. Deshaies.

Projet de refuge

Dans un prochain mandat, le maire de Louiseville aimerait créer un refuge pour les gens démunis. «Ouvrir une maison d’accueil d’urgence, une halte pour une courte durée qui pourrait contenir deux ou trois chambres, je pense que ce serait un beau projet pour aider l’humain directement. Je ne cours pas après eux, mais un moment donné, il faut s’organiser!», formule Yvon Deshaies. Selon lui, ce serait là une belle occasion pour déménager la Table des amis puisque l’organisme est actuellement situé au deuxième étage d’un bâtiment municipal où l’accès universel n’est pas possible.

«J’ai des humains à Louiseville qui ont besoin d’aide. Ce serait important d’avoir un refuge où ces itinérants pourraient être logés et nourris pour une courte période. On s’occupe des réfugiés ailleurs, on peut sûrement faire quelque chose pour les gens chez nous. Il y a des ressources semblables à Trois-Rivières, mais rien chez nous. Ce n’est pas un endroit pour faire le party, ce serait sous surveillance et il y aurait de l’ordre».

Par ailleurs, le maire de Louiseville salue le travail accompli par le Travail de rue communautaire. «C’est un organisme plutôt méconnu des citoyens, mais qui fait un travail incroyable. Je lève mon chapeau à ces gens. Toutefois, il y a des limites à ce qu’ils peuvent faire».

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