Premiers répondants: des visions opposées
Les premiers répondants deviennent de plus en plus populaires au Québec. Dans la MRC de Maskinongé, seule la municipalité de Saint-Étienne-des-Grès en possède.
Ce service permet aux patients d’être pris en charge avant l’arrivée des paramédics. Il a pour but d’offrir un service le plus rapidement possible lorsqu’une ambulance est en route. Ce service peut être d’autant plus utile pour les municipalités éloignées.
La plupart du temps, les premiers répondants relèvent des pompiers du Service de sécurité incendie de la municipalité. Ils sont formés selon des protocoles médicaux bien précis pour évaluer et stabiliser les patients dans diverses situations, notamment en cas de difficultés respiratoires, douleurs thoraciques, perte de conscience, convulsions, traumatismes, hémorragies, accouchement, intoxication et brûlures.
Mentionnons qu’à Saint-Étienne-des-Grès, une personne agissant comme premier répondant n’est pas rémunérée. Bien que ce soit un service dont les patients pourraient bénéficier, le maire de Louiseville, Guy Richard, n’est pas chaud à l’idée d’implanter un tel système dans sa ville, tout comme plusieurs autres maires de la région.
«Le service ambulancier est ici. Avec trois ambulances de disponibles par jour, ça me laisse croire qu’on n’a pas vraiment besoin de premiers répondants. Lorsqu’on parle de premiers répondants, on parle aussi de coûts supplémentaires et ce n’est pas dans mes priorités ni dans celles de la ville actuellement», mentionne M. Richard, qui a lui-même évolué longtemps dans les services d’urgence comme pompier et paramédic.
Les arguments d’Erick Hovington
De son côté, le directeur des opérations des Ambulances 0911 de Louiseville, Erick Hovington, serait favorable à l’instauration de ce système.
«Des services de sécurité incendie, il y en a un dans chacune des municipalités que l’on dessert, lance-t-il d’entrée de jeu. S’il est 3h dans la nuit, qu’on a un seul véhicule de disponible et que c’est l’équipe de garde qui doit répondre, par exemple, à un arrêt cardiaque d’un enfant de 2 ans, c’est difficile d’arriver sur place rapidement.» «Mes hommes ne peuvent pas aller plus vite que la vie le permet, d’autant plus s’ils doivent déneiger leur véhicule l’hiver, arriver à la caserne et repartir avec le véhicule d’urgence, poursuit ce dernier. Si on a des premiers répondants efficaces, ça veut dire qu’en l’espace de 6 minutes, quelqu’un sera sur les lieux et les manoeuvres seront déjà commencées.» M. Hovington ajoute que les pompiers premiers répondants ne sont appelés à intervenir qu’en cas urgence. «Ici, il faut juste me donner des pompiers qui agissent comme premiers répondants dans chaque municipalité et chaque fois que j’ai un appel d’urgence vital, j’ai quelqu’un qui va aller répondre pendant que nous sommes en direction. Pour un patient, plus il est évalué et stabilisé rapidement, meilleures sont ses chances qu’il s’en tire sans conséquence grave. Le temps compte pour beaucoup et c’est le patient qui en serait gagnant.»
Manque de collaboration entre les services d’urgence
Par ailleurs, monsieur Hovington a demandé à être invité aux rencontres des directeurs des Services des incendies des différentes municipalités pour être à l’affût de ce qui se passe dans la région et ainsi établir une bonne collaboration avec les différents services. Ce dernier indique qu’il n’a toutefois pas reçu d’invitation.
Fait important à noter, selon la liste d’équipements nécessaires pour intervenir en situation d’urgence du ministère de la Santé, personne dans la MRC ne peut intervenir sur un sauvetage hors route puisqu’aucun service ne possède un véhicule tout-terrain ou une motoneige. Or, ceci relève de la Sécurité publique.
Selon Erick Hovington, il s’agit d’un manque important de collaboration envers les différents services du milieu, alors que celui-ci aimerait qu’elle soit meilleure et que de bonnes ententes soient signées avec les différentes municipalités.