Pont Galipeault: des camionneurs hors-la-loi

SÉCURITÉ. Bien que le ministère des Transports du Québec (MTQ) interdise le passage des camions semi-remorque sur le pont Galipeault, à Maskinongé, des camionneurs font fi de cette interdiction et empruntent malgré tout la structure qui enjambe la rivière Maskinongé.

«Certains conducteurs prennent la décision risquée de passer sur le pont en sachant à l’avance que leur véhicule ne respecte probablement pas les restrictions. Il n’est pas rare de les voir accrocher la structure de métal qui sert d’avertissement alors que d’autres restent carrément pris à l’entrée. Ça bloque la circulation jusqu’à ce qu’une remorqueuse vienne sortir le camion. Ce sont souvent des camionneurs étrangers qui suivent les directives de leur GPS et qui les font passer par le chemin le plus court. Pourtant, ils devraient tous passer par la route 138 qui est non loin d’ici», explique un citoyen qui demeure à proximité et qui préfère ne pas être identifié.

Au fait de la situation, le ministère se fait rassurant. «Le ministère ne constate pas de problématique particulière en lien avec le passage des poids lourds sur cette structure-là. Évidemment, les poids lourds doivent respecter la hauteur maximale permise de 4,1 mètres sur la structure et les limites de charge, soit de 26 et 38 tonnes. Les camions semi-remorque ne sont pas autorisés à circuler sur la structure. Le respect de ces trois éléments-là est assuré par les contrôleurs routiers. Si le ministère constate une problématique, nous pourrions déposer une demande de surveillance accrue», souligne Roxanne Pellerin, conseillère en communication et porte-parole du ministère des Transports du Québec.

Travaux de réfection et d’amélioration

Le pont Galipeault, construit en 1927 pour remplacer le précédent datant de 1902, a fait l’objet d’importants travaux en 2008. «C’est un pont patrimonial et en ce sens, notre objectif c’est de le préserver. Cette structure-là est majoritairement empruntée par la circulation locale, ce qui fait que ce n’est pas une route de transit, par exemple pour les véhicules lourds», ajoute Mme Pellerin.

Le MTQ révèle avoir procédé à l’installation de dispositifs d’avertissement de chaque côté de la structure, en 2015, pour justement éviter qu’elle ne soit endommagée et il remarque des changements dans le comportement des usagers de la route. «Ils sont très efficaces. Ils ont vraiment permis de réduire nos interventions sur ce pont. Il y avait eu un certain nombre d’interventions avant, mais depuis les trois dernières années, il y a eu seulement trois signalements qui ont été portés à notre attention en lien avec l’accrochage des gabarits. Dans la même période, le ministère est intervenu une seule fois, en 2017, pour effectuer une réparation à un gabarit qui avait été endommagé», mentionne Roxanne Pellerin.

Cette dernière précise qu’il est possible que les gabarits soient accrochés et que l’incident ne soit pas rapporté au ministère. «L’accrochage d’un gabarit de ce type-là produit un grand bruit. En conséquence, les citoyens qui résident près de la structure peuvent avoir connaissance d’un nombre plus élevé d’accrochages que ce qui est réellement rapporté au ministère», dit-elle.

Le pont Galipeault a une longueur totale de 72,1 mètres et une largeur de 9,7 mètres. Son débit journalier est de 2222 véhicules et 2% sont des camions. La dernière inspection générale de cette structure a eu lieu le 12 septembre 2018. La prochaine est prévue en 2020.