Pointe-Yamachiche, pour conserver et mettre la faune en valeur
Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) a inauguré les premiers aménagements du site de conservation et de mise en valeur de la faune de Pointe-Yamachiche, mardi, 24 octobre dernier, en présence de représentants de la municipalité d’Yamachiche, de la députée Francine Gaudet et de diverses personnes touchées de près par l’environnement et la faune.
La première phase comprend la construction d’un stationnement clôturé et le creusage de fossés afin d’accommoder les utilisateurs et, dans une vision de protection du site, de baliser l’accès par les véhicules motorisés. Le projet a pu être réalisé grâce à un investissement de près de 90 000 $ du MRNF.
Le sous-ministre associé à la faune au MRNF, M. Gilles Desaulniers, a souligné l’importance de cette étape dans la consolidation de la vocation faunique du territoire de la rive nord du lac Saint-Pierre. Il a mentionné la contribution au projet du comité ZIP du lac Saint-Pierre, de la MRC de Maskinongé, de la municipalité d’Yamachiche et de citoyens qui utilisent le site, particulièrement les ornithologues.
Description et abus
Le site de conservation est accessible par le chemin Louis-Gatineau, à la sortie 180 de l’autoroute 40. Il est d’une superficie de 75 hectares et sous la gestion du MRNF et du ministère des Transports. Identifié par le Fonds mondial de la nature et Nature Québec/UQCN comme site d’importance pour la biodiversité, on y retrouve une variété d’écosystèmes: prairie humide, forêt mature, milieu ouvert et delta. Un chemin de terre, autrefois praticable en véhicule motorisé, mène aux abords du lac Saint-Pierre en longeant la rivière Yamachiche jusqu’à son embouchure ensablée.
Bien connu des ornithologues, le site est fréquenté l’automne par des chasseurs de sauvagine. Durant l’été, plusieurs sentiers de véhicules tout terrain sillonnent le territoire.
La pointe de sable a déjà été utilisée par les amateurs de sports aérotractés mais la dégratation du chemin empêche à présent le transport de l’équipement jusqu’à la pointe.
Jusqu’à tout récemment, a-t-on fait remarquer lors du point de presse, des amas de déchets étaient fréquemment déposés, principalement à l’entrée du site. L’endroit est maintenant régulièrement nettoyé par le comité ZIP du lac Saint-Pierre, dans le cadre de son programme de nettoyage des berges.
On y a observé les deux tiers des 300 espèces d’oiseaux qui fréquentent régulièrement le Québec. Au moins une centaine d’espèces d’oiseaux y sont observées à chaque année dont certaines à statut précaire et quelques visiteurs rares.
Cet aménagement s’inscrit dans le cadre du projet « Fenêtre sur le lac Saint-Pierre » de la MRC de Maskinongé. Il fait suite aux rencontres de la table de concertation des terres publiques de la rive nord du lac Saint-Pierre.
« Kite surfers »
Présent à la conférence de presse, M. Michel Bourassa d’Yamachiche, un réputé ornithologue, s’est réjoui des mesures annoncées surtout qu’avec celles-ci, il sera très difficile de pratiquer des sports aérotractés en raison de la clôture mise en place par le MRNF.
« On ne peut avoir deux fonctions sur le même lieu, soit l’ornithologie et le « kite surfing ». On va se battre contre cela de toutes nos forces », de dire M. Bourassa. « Les oiseaux arrêtent à Yamachiche avant leur migration vers le sud; il ne faut pas que cette habitude se perde à cause de « kite surfers » qui se foutent pas mal des oiseaux et de leurs façons de faire. Nous allons livrer une dure bataille si nous voyons des « kite surfers » revenir sur les lieux », de dire M. Bourassa, d’un ton déterminé.
Prochaine étape
La prochaine étape de ce projet permettra de favoriser l’accessibilité aux citoyens tout en assurant la conservation de ce joyau du patrimoine naturel que constitue la plaine inondable du lac Saint-Pierre. Elle comprendra la mise en place d’une passerelle sur pilotis et un point d’observation afin d’améliorer l’accès dans la zone marécageuse. Un trottoir en bois sera également aménagé.
Cette deuxième phase permettra aussi de conforter la vocation ornithologique du site par la mise en place d’un « sentier ornithologique » balisé, qui sera accompagné de panneaux touchant l’interprétation de la faune. Ces aménagements nécessiteront un investissement de quelque 400 000 $.