Pêche à la perchaude: la décision se fait attendre

Si la température le permet, l’ouverture de la pêche blanche sur le lac St-Pierre débutera dès le 20 décembre. Or, à 15 jours de cette date névralgique, la décision du gouvernement du Québec se fait toujours attendre, relativement à la levée possible d’un moratoire sur la pêche à la perchaude.

Il faut dire que le départ précipité du ministre de l’Environnement, Daniel Breton, jeudi dernier, a eu pour effet de retarder le processus. N’empêche que l’Aire faunique communautaire (AFC) du lac Saint-Pierre s‘impatiente.

«On commence à être désespérés, plus la décision retarde, plus les conséquences seront dramatiques. On remarque déjà un exode des pêcheurs vers d’autres plans d’eau. Les cabanes commencent à déménager. Même si on reçoit une réponse positive, ces pêcheurs-là ne reviendront pas», craint le président de l’AFC, Stéphane Marin.

Pour sa part, le cabinet du nouveau ministre de l’Environnement, Yves-François Blanchet, assure que ce dernier a pris connaissance du dossier et qu’une réponse devrait être rendue rapidement, rappelant que la nomination du ministre avait eu lieu pas plus tard qu’hier.

De son côté, le député de Maskinongé, Jean-Paul Diamond, demande au gouvernement de lever le moratoire sur la pêche sportive à la perchaude promptement.

«Je vous rappelle que la pêche sportive hivernale a un impact économique important pour le comté de Maskinongé. Les rencontres se sont multipliées avec les différents intervenants du gouvernement péquiste, mais aucune décision n’a encore été prise. Ce dossier, je le connais très bien et je travaille de concert avec les différents intervenants du lac depuis plusieurs années», explique-t-il.

Rappelons qu‘un moratoire d’une durée de cinq ans avait été institué pour la sauvegarde de l’espèce en avril dernier par le gouvernement libéral. Suite à cette décision, l’AFC a fait connaître son regret de n’avoir pas été consulté dans cette affaire, de manière à trouver une avenue possible pour continuer un minimum d’activités de pêche à la perchaude sur le lac. Les études se sont poursuivies au cours de l’été et le cormoran à aigrettes a été identifié comme une espèce envahissante par des agents du Ministère des Ressources naturelles et de la Faune. Ainsi, au cours de l’été, 650 cormorans ont été abattus et plusieurs oiseaux ont quitté leur nid selon l’AFC qui croit que cette mesure suffit à la survie de la perchaude dans les eaux du lac, malgré l’octroi de la pêche sportive hivernale à la perchaude.