Olymel: une première phase du chantier complétée

YAMACHICHE. L’usine d’abattage et de découpe de porcs d’Olymel située sur le chemin des Acadiens à Yamachiche est actuellement en pleine transformation. Le vaste chantier de 110 millions de dollars avance à une bonne vitesse dans les délais et les coûts prévus. Plus de 120 travailleurs s’affairent présentement à réaliser les différentes phases du projet d’investissement et de modernisation annoncé en grande pompe par les dirigeants de l’entreprise, en août 2016. La superficie de l’usine doit être doublée pour augmenter la production. Le nombre de porcs abattus passera de 17 500 à 36 000 par semaine. Malgré les travaux autour de l’usine, les opérations de transformation du porc sont maintenues. «Tant qu’une phase n’est pas entièrement complétée, on ne transfère pas les opérations ou on n’utilise pas les nouvelles installations. C’est vraiment un gros défi de tout mettre en place sans arrêter la production de l’usine. Il n’y a aucun ralentissement. Les opérations ne sont pas affectées», souligne Marco Dufresne, vice-président, ingénierie et gestion de projet chez Olymel, lors d’une visite à l’usine organisée pour les médias, le 22 mai dernier. Cette visite coïncidait avec la mise en service du nouvel entrepôt servant également de lieu d’expédition. L’extension située à l’arrière de l’usine comporte 10 nouveaux quais de chargement plutôt que six comme dans l’ancienne section.

Olymel cherche à combler 314 postes à son usine d’ATrahan à Yamachiche. Photo Pier-Olivier Gagnon
«On fait de la construction pendant qu’on produit. Ça demande de la logistique et une bonne communication à l’interne pour que tout se passe bien. On sait qu’il y aura des gains en efficacité à plus long terme pour cette usine», ajoute-t-il. Olymel exporte actuellement un peu plus de 35 % de sa production dans plus de 50 pays à travers le monde. Après la réalisation de son projet, l’entreprise prévoit faire grimper ce chiffre à 50 %. Pour y arriver, l’entreprise ajoutera un deuxième quart de travail dans le but de doubler son volume de production. Modernisation des installations Cet investissement majeur permettra à l’usine de Yamachiche de devenir l’une des plus performantes et modernes au pays. Le projet comprend la construction d’une nouvelle étable de 4 400 places pour la réception des porcs, la construction d’un imposant frigo à carcasse, l’ajout d’équipements spécialisés et automatisés, soit deux robots de découpe estimés à un million de dollars chacun et l’aménagement d’une nouvelle usine de traitement des eaux usées. Près de 5 M$ seront aussi investis pour doter l’usine d’un nouveau système d’anesthésie par CO2. Cette nouvelle méthode remplacera la décharge électrique envoyée aux animaux et vise à améliorer la qualité de la viande. Recrutement de main-d’oeuvre Un chantier de la taille de celui d’Olymel entraîne son lot de défis, entre autres, au niveau du recrutement de la main-d’œuvre. L’entreprise demeure optimiste face à ce défi. «Les études démographiques de la région nous permettent de penser qu’on pourra aller chercher 70 % des travailleurs dont nous avons besoin dans un rayon de 50 kilomètres de l’établissement», affirme Louis Banville vice-président aux ressources humaines chez Olymel. Puis, dans une étape subséquente, l’entreprise entend se servir du programme de travailleurs étrangers temporaires pour son embauche à la hauteur de 10 % de ses besoins. Une autre partie des travailleurs pourraient provenir de la région de Montréal. À ce chapitre, Olymel travaille en étroite collaboration avec des partenaires du milieu, dont le SANA de la MRC de Maskinongé pour favoriser et faciliter l’attraction et l’intégration des travailleurs dans la région.
Maïco Rodrigue, vice-président, opérations, porc frais et Louis Banville, vice-président des ressources humaines chez Olymel. Photo Pier-Olivier Gagnon
Les employés de l’usine peuvent également contribuer au recrutement de la main-d’œuvre. «On a un programme de référencement à l’interne. Ça permet à des employés de chez nous de nous référer des gens et quand ils nous en trouvent trois, par exemple, ils peuvent aller chercher jusqu’à 1500 $. C’est d’ailleurs, dans plusieurs de nos usines, la deuxième meilleure source de recrutement», souligne M. Banville. Olymel utilise plusieurs moyens pour attirer de nouveaux travailleurs et reconnait qu’avec la pénurie de main-d’œuvre, le recrutement des 314 nouveaux travailleurs d’ici décembre 2019 s’avère un défi ambitieux. «Le salaire est compétitif et les avantages sociaux sont bons. Nos emplois sont stables. Tu peux faire une carrière chez Olymel. Beaucoup de nos employés cumulent plus de 10 ans d’ancienneté. Le recrutement de main-d’œuvre, ça représente pour nous un gros défi, mais c’est réalisable. Ça va être un défi de région», répond Louis Banville, en précisant que la première phase d’embauche de 74 nouveaux travailleurs est pratiquement terminée. Une fois les travaux complétés en avril 2019, les activités de Lucyporc seront fusionnées avec ATrahan. Si l’on ajoute les 406 travailleurs de Lucyporc aux 448 de chez ATrahan et des 314 nouveaux employés, l’usine d’Olymel comptera 1 170 employés. L’entreprise deviendra le plus important employeur industriel dans la région. 2 000 000 Dès la fin du projet de modernisation des installations, près de deux millions de porcs seront abattus chaque année à l’usine ATrahan, division d’Olymel à Yamachiche, soit le double de la production actuelle. Déroulement du projet
L’extension située à l’arrière de l’usine comporte 10 nouveaux quais de chargement plutôt que six comme dans l’ancienne section. Photo Pier-Olivier Gagnon
Phase 1: Construction d’un stationnement et de l’entrepôt servant de lieu d’expédition Phase 2: Construction de la nouvelle étable pour accueillir les porcs Phase 3: Aménagement de la nouvelle salle de découpe Phase 4: Construction du nouveau frigo à carcasse Phase 5: Réaménagement de l’espace de traitement des eaux usées Pendant ces travaux, une conduite d’aqueduc dédiée à l’usine doit être aménagée par forage entre Yamachiche et une conduite principale de la Régie d’aqueduc de Grand Pré à Saint-Léon-le-Grand. Suivez Pier-Olivier Gagnon sur Twitter: @POGagnon