Nouvelle caserne incendie : Louiseville essuie un second refus

LOUISEVILLE. Le conseil municipal de Louiseville n’est pas au bout de ses peines dans le dossier de la nouvelle caserne de pompiers. La MRC de Maskinongé a de nouveau refusé de modifier le zonage permettant la construction du bâtiment dans le parc industriel, sur le terrain voisin de l’entreprise Canadel. 

Rappelons que Louiseville doit faire construire une nouvelle caserne d’ici quatre ans. L’actuelle caserne ne répond pas aux nouvelles normes gouvernementales imposées.

« Il faudrait agrandir et on n’a pas de place pour le faire, explique le maire Yvon Deshaies. Pour construire à la même place, il faudrait acheter 4-5 maisons alentour, dont une résidence, et on ne veut pas faire ça. Ça coûterait plus cher et on ne veut pas faire ça aux gens qui habitent là. »

Selon ce dernier, la seule option envisageable est ce terrain dans le parc industriel régional. Or, celui-ci est zoné industriel et la MRC refuse de modifier le zonage. Sans cette modification, le projet ne peut avoir lieu à l’endroit choisi.

« On a eu une première rencontre avec le comité d’aménagement et développement du territoire de la MRC vers le mois d’août 2022, indique le directeur général de Louiseville, Yvon Douville. On leur a présenté le projet et on a ensuite déposé notre demande. »

Celle-ci a été refusée une première fois, la MRC expliquant notamment son désir de conserver l’espace pour des projets industriels. « On a donc refait une demande en ajoutant des arguments, précise M. Douville. On a fait valoir, entre autres, que le risque d’incendie dans une zone industrielle est présent et, par définition, plus élevé. Ça permettrait des interventions plus rapides. »

« On a modifié la résolution et rencontré, le 15 mars dernier, la haute direction de la MRC pour ce dossier, poursuit M. Douville. On nous a alors dit que la MRC allait réexaminer notre demande. Étant donné les échanges positifs, on avait même fait retirer notre résolution pour demander à la MRC d’agrandir le périmètre urbain afin d’inclure le terrain dans le périmètre. »

Il faut savoir que si le terrain était inclus dans le périmètre urbain, la Ville de Louiseville n’aurait pas à faire une demande de modification de zonage à la MRC de Maskinongé. « On a fait énormément de recherches pour trouver un emplacement pour la caserne. Une caserne, ça ne s’établit pas n’importe où. Ça reste qu’on fait ça pour la sécurité des gens. C’est une caserne », martèle M. Douville. 

Louiseville n’a pas dit son dernier mot

À la sortie de la séance du conseil de la MRC de Maskinongé, le 10 mai, le maire Yvon Deshaies a affirmé que Louiseville allait continuer de défendre son point. « On va continuer, on n’a pas le choix, a-t-il dit. Il faut que la MRC comprenne qu’on est pris. »

En séance extraordinaire, le 15 mai, le conseil municipal de Louiseville a adopté, à l’unanimité, une résolution pour demander l’agrandissement du périmètre urbain. « Le parc industriel contient plusieurs entreprises de services qui ne sont pas des industries. Nous, la Ville, on se demande pourquoi la MRC s’entête à bloquer notre projet de caserne, qui est pour la sécurité de nos citoyens et de nos entreprises », a mentionné la conseillère Françoise Hogue Plante. 

De plus, lors de cette même séance extraordinaire, le conseil municipal a adopté un mandat visant à évaluer la pertinence de la participation de la Ville de Louiseville dans le parc industriel. 

« On demande cet examen de pertinence parce qu’on est déjà dans une remise en question en ce qui concerne notre participation à la phase 2, explique le conseiller Mike Touzin. La MRC semble faire la sourde oreille face à notre projet de caserne et le comité d’aménagement du territoire de la MRC a donné trois raisons pour refuser la caserne : la voie ferrée, les industries seulement et le choix de terrain. Ça ne tient pas la route. La Ville de Louiseville est capable de prendre ses propres décisions. Ce n’est pas à la MRC de nous dire où ira notre caserne. »

« Ce n’est pas à eux de nous dire où mettre notre caserne, a renchéri le maire. On ne s’ingère pas ailleurs, nous, et on ne le fera pas non plus. »

Afin de respecter les normes en matière de santé et de sécurité, la nouvelle caserne devra, entre autres, avoir une meilleure ventilation ainsi qu’un système de traitement des équipements au retour d’une intervention. Le projet est évalué à plusieurs millions de dollars.