Maternelle 4 ans: la CSN dénonce les moyens du gouvernement

RÉGION. Les représentants de la CSN du Conseil central du Cœur du Québec ont rencontré plusieurs députés de la Coalition Avenir Québec concernant le dossier des maternelles 4 ans. S’ils appuient les valeurs prônées par le projet, ils dénoncent cependant les moyens utilisés par le gouvernement.

« On est sur la même longueur d’onde que le gouvernement quant à plusieurs valeurs qui sont mises de l’avant par maternelle 4 ans, c’est-à-dire le dépistage précoce, la qualité, l’accessibilité et l’universalité », énonce Paul Lavergne, président du Conseil central du Cœur du Québec.

En revanche, le syndicat est en désaccord avec la manière dont le projet compte se déployer. M. Lavergne rappelle que le déploiement des classes de maternelle 4 ans coûterait en moyenne 800 000$ par classe.

Dominique Jutras, présidente du Syndicat régional des travailleuses et travailleurs en CPE, demande au gouvernement de mieux répartir cet argent afin de desservir davantage les centres de la petite enfance : « (…) si cet argent-là était de retour dans nos services de garde éducatifs pour donner des outils à nos travailleuses, ça ferait une différence marquée pour nos enfants. »

Par cette somme, les représentants de la CSN désireraient renforcir les outils et les services des centres de la petite enfance afin d’offrir aux tout-petits un « meilleur développement global », renchérit-elle.

Afin de favoriser l’accessibilité et l’universalité des services à l’enfance, le syndicat propose de rendre les services de garde éducatifs gratuits dans les municipalités à travers la province.

« Ça serait une bonne façon de pouvoir offrir des chances égales à tous nos enfants au Québec », appuie Marie Line Séguin, vice-présidente régionale du Cœur-du-Québec pour la Fédération de la santé et des services sociaux CSN.

Une expertise à ne pas négliger

Au cours du point de presse tenu mardi, les représentants de la CSN voulaient souligner l’expertise des diplômés en Technique d’éducation à l’enfance. Pour eux, cette formation collégiale est gage de qualité.

« Au cours de la formation, les étudiantes et les étudiants en Technique d’éducation à l’enfance vont vivre plus de mille heures de cours et plusieurs autres heures en stage dédiées aux enfants de 0 à 5 ans », explique Nathalie Frappier enseignante en Technique d’éducation à l’enfance au Collège Shawinigan.

Les techniciens en éducation à l’enfance acquerront « 22 compétences spécifiques » qui visent exclusivement la clientèle des tout-petits. « Il s’agit d’un programme de qualité qui diplôme des spécialistes de la petite enfance », précise Mme Frappier.

Face aux réseaux déjà existants et des besoins du milieu, le syndicat prie le gouvernement de revoir ses moyens pour mieux cibler les demandes de la population.

« Tout existe déjà. On n’a pas besoin de réinventer. Il s’agit juste de bien faire les choses. Je comprends qu’il y a une promesse électorale, un moment donné il va falloir dépasser la promesse et aller avec la logique. C’est là qu’on invite le gouvernement à bien faire son travail », conclut M. Lavergne.