Marché immobilier: le télétravail change la donne
L’année 2020 a été très mouvementée pour les Québécois, et ce à tout niveau, que ce soit sur le plan personnel ou professionnel. De nombreuses personnes se sont retrouvées en télétravail à partir de la maison et ont déjà eu la confirmation de leur employeur que cette façon de faire allait être adoptée à long terme. Les courtiers immobiliers l’ont également constaté sur le terrain.
Certaines familles ont même déjà pris la décision de quitter les grandes villes de Québec, majoritairement de Montréal, pour venir s’installer en Mauricie, notamment.
«On voit clairement un changement, oui, spécialement des familles qui proviennent de Montréal. Avant, on voyait davantage d’investisseurs pour des duplex ou des triplex, tandis que maintenant, on voit beaucoup de familles qui recherchent des demeures unifamiliales, confirme Darcy Côté, courtier immobilier chez Proprio Direct. C’est sûr que le marché d’ici est plus avantageux que le marché de Montréal. On ne questionne pas tant que ça les gens sur les raisons de leur choix, mais j’observe beaucoup de familles nombreuses, avec quatre enfants, qui ont besoin d’une maison de quatre ou cinq chambres, même plus. Je vous mets au défi de trouver une maison de cinq chambres ou plus à un prix abordable à Montréal.»
«Nous avons beaucoup de demandes en ce moment, confie pour sa part Hassan Chellah, courtier immobilier chez Via Capitale. C’est le télétravail qui leur permet de s’exiler. En région, les prix sont moins chers et il y a moins de trafic. Il y a beaucoup d’avantages en région.»
Un sondage mené pour Radio-Canada au début du mois de novembre révélait que pas moins de 42% des Montréalais avaient l’intention de quitter la métropole au cours des prochaines années. Le bas taux d’intérêt lié à l’achat d’une maison depuis le début de la pandémie pousse également les gens qui espéraient acheter d’ici trois à cinq ans à devancer leur plan.
«En effet, le taux d’intérêt est tellement bas présentement que ça incite les acheteurs à investir avant le temps. Par contre, il n’y a presque pas de maisons sur le marché et beaucoup d’acheteurs, donc les prix de vente augmentent», explique Maxime Lefebvre, courtier immobilier chez Proprio Direct.
«J’ai constaté une légère hausse des acheteurs de l’extérieur pour des chalets ou des résidences secondaires. J’ai l’impression qu’étant donné que bien des employeurs attendent la fin de la pandémie avant de donner le droit à leurs employés de travailler de la maison, on n’aura probablement pas d’effets importants avant encore quelques mois.»