L’exportation au cœur des priorités

ÉCONOMIE. L’industrie du meuble représente près de 24 000 emplois au Québec. Cette industrie a un impact considérable sur l’économie de la Mauricie et du Centre-du-Québec.

De passage dans la région cette semaine, le président et directeur général de l’Association des fabricants de meubles du Québec (AFMQ), Pierre Richard a eu la chance de rencontrer des intervenants du milieu et des membres de l’association lors d’une conférence prononcée à la Chambre de commerce de Trois-Rivières, en compagnie de Michel Deveault, président et chef de la direction de Canadel.

«L’objectif est de faire valoir l’industrie du meuble au Québec. C’est une industrie qui a été martelée et qui est moins connue qu’elle devrait réellement l’être. C’est le septième secteur manufacturier d’importance au Québec et c’est un secteur prioritaire pour l’exportation aux yeux du gouvernement. Nous avons donc avantage à nous faire connaître», lance d’entrée de jeu Pierre Richard en mentionnant au passage que ce secteur d’activité figure dans la toute nouvelle Stratégie d’exportation du gouvernement du Québec.

Les plus récentes statistiques de l’AFMQ démontrent une augmentation de 15% des exportations aux États-Unis pour les six premiers mois de l’année 2016, comparativement à la même période en 2015.

Selon l’AFMQ, l’exportation doit être au cœur des priorités des entreprises de la région. «Il y a un marché limité au Québec et au Canada. Ce sont les entreprises qui exportent aux États-Unis qui voient le plus grand gain depuis environ 18 mois. Présentement, 94% de nos exportations sont destinées au marché américain. C’est la proximité géographique qui permet d’en faire autant et c’est ce qui est visé par les entrepreneurs.»

Un avenir prometteur

La région de la Mauricie a une forte concentration d’industries, d’entreprises, de fournisseurs et de sous-traitants oeuvrant dans le meuble. Malgré des années plus difficiles par le passé, Pierre Richard est optimiste pour l’avenir de ces entreprises. «Comme pour le secteur manufacturier en général, ce fut très difficile dans le meuble avec la venue des produits asiatiques, le dollar canadien et la crise économique de 2008-09. L’industrie du meuble au Québec demeure une puissance nationale. Nous avons une niche d’expertise ici. Le Canada est le 8e producteur mondial de meubles. On est donc dans les ligues majeures. Les entreprises qui ont survécu aux crises se sont améliorées, elles sont plus fortes, elles sont prêtes à en prendre plus et à exporter davantage. Leurs chiffres augmentent et c’est pourquoi je pense que l’avenir est prometteur pour l’industrie du meuble.»

Une expertise reconnue

L’industrie du meuble a, sans contredit, beaucoup évolué. Toutefois, l’expertise au Québec demeure et est reconnue mondialement soutient Pierre Richard.

Les manufacturiers du Québec se démarquent par la facilité à s’adapter aux besoins des clients et par la personnalisation des meubles. «Présentement, il y a une tendance. Les gens recherchent une bonne qualité, ils veulent un bon rapport qualité/prix et le design de nos produits est important», affirme Pierre Richard qui revient tout juste d’une exposition annuelle à High Point en Caroline du Nord.

Ce dernier constate que le Québec se démarque par la personnalisation du meuble. «Les gens qui vont dans un détaillant et veulent un meuble chinois, ils vont le prendre tel qu’ils l’ont vu. Par contre, pour un meuble québécois, que ce soit un fauteuil, une chaise ou autre ce n’est pareil. Tu peux choisir le tissu, les pattes, les bras et personnaliser le meuble avec la couleur désirée. Il sera produit en fonction des besoins personnalisés du client. Nous sommes avant-gardistes et ça fait partie de la façon que nos entreprises se sont réinventées pendant la crise.»

L’entreprise Canadel de Louiseville est un des leaders mondiaux à ce chapitre.