Les soins palliatifs en expansion…bientôt

À l’Agence de la santé et des services sociaux Mauricie/Centre-du-Québec, on planche sur plusieurs projets visant à augmenter le nombre de lits dédiés aux soins palliatifs à travers le territoire.

Au cours des prochaines années, huit lits devraient s’ajouter à Drummondville et dix autres à Victoriaville.

«Chaque établissement finance ses lits. Ça varie d’un établissement à l’autre, mais la norme indique qu’on doit réserver environ 60 000$ par lit. Le ministère de la Santé semble vouloir mettre beaucoup d’emphase sur les soins palliatifs. On devrait en entendre plus parler», souligne Caroline Charest, pharmacienne conseil et répondante régionale en matière de soins palliatifs.

D’autres projets sont à l’étude ailleurs dans la région, dont la possibilité de créer d’autres maisons de soins palliatifs. Pour l’instant, la Maison Albatros est la seule maison du genre en Mauricie. Au Québec, on en dénombre 14.

«L’avantage de l’approche palliative est la philosophie derrière les soins prodigués. Les équipes spécialisées du territoire reçoive une formation sur une base annuelle. Les chambres ressemblent plus à la maison. Dans les hôpitaux, les chambres sont souvent décorées et il y a une cuisine et un salon communs. C’est comme une petite maison dans l’hôpital», précise Mme Charest.

Agrandissement nécessaire

«On manque de financement. Il faut commencer à se demander: qu’est-ce que ça vaut la mort? On essaie constamment de la vaincre, mais combien vaut-elle? (…) Là, on n’a plus le choix d’investir pour mettre à jour nos installations, voire même tout reconstruire. C’était dans les normes dans les années 80, mais plus maintenant. On n’a même pas de salle d’hydrothérapie! On évalue qu’une nouvelle construction coûterait encore 2,5 et 3 millions$, en plus d’environ 800 000$ en équipements», soutient Élise Rheault, directrice générale de la Maison Albatros.

Le but, au cours des années à venir, serait de porter le nombre de lits de six à dix, mais l’espace physique est insuffisante.

«On est limité au niveau du terrain. On regarde avec la Fondation [de la Maison Albatros] la possibilité d’une nouvelle construction, pour refaire les installations», précise Mme Rheault.

Annuellement, l’organisme bénéficie d’un financement d’un peu plus de 413 000$, ce qui couvre le salaire des employés. Les autres fonds proviennent de dons de la population.

L’équipe de travail est composée d’une infirmière, de préposés et de bénévoles. Quotidiennement, ils sont quatre sur le plancher à prodiguer des soins aux patients en fin de vie. La Maison Albatros accueille entre 100 et 120 patients par année, dont la majorité âgée dans la cinquantaine.

Meilleure longévité grâce aux soins palliatifs

Une étude menée par une équipe du Massachusetts General Hospital, que le fait d’avoir accès aux soins palliatifs ferait une différence pour une personne dans les moins ou semaines qui précèdent son décès.

En comparant pendant 12 semaines l’état d’un groupe ayant accès aux soins palliatifs et un autre n’y ayant pas accès, il est ressorti que les symptômes dépressifs étaient significativement moindres dans le groupe faisant l’objet d’un suivi en soins palliatifs.

La qualité de vie et la survie médiane étaient également meilleures. Dans le groupe contrôle, 50% des patients étaient décédés après 8,9 mois tandis que dans le groupe de soins, cela a pris 11,6 mois avant que la moitié des patients de trépassent.

Dans cette même étude, on a remarqué que le groupe avec suivi en soins palliatifs avait reçu moins de traitements agressifs en fin de vie, 33% contre 54%.