Les marchés publics, première antenne du 100 % local

Les marchés publics de la région ont ouvert leurs étals aux amateurs de produits frais durant tout l’été. Et les campagnes d’achat 100 % local semblent avoir porté leurs fruits !

Certains marchés publics affichaient un achalandage hors-norme, tandis que d’autres ont été forcés de fermer leurs portes pour l’été, de réduire leurs heures d’ouverture ou de transformer leur modèle d’affaires.

C’est le cas du marché public de Kapibouska qui lançait sa première édition en 2020. Le projet est né de l’initiative des producteurs locaux témoins de la fermeture des activités culturelles usuelles du Village Western Kapibouska en raison des normes sanitaires entraînées par la pandémie de COVID-19.

« La réponse a été exceptionnelle. Près de 400 visiteurs se présentaient chaque vendredi et on comptait sur une vingtaine de marchands», précise Patricia Drolet, administratrice du Village Western Kapibouska. Et le shérif du village a été embauché pour faire respecter les règles de distanciation. La formule a remporté un tel succès que le marché public sera au cœur du modèle de développement du Village Western qui cherche à doubler la mise.

« Ça a été révélateur pour les organisateurs. Le marché public répond vraiment à un besoin de rapprocher les producteurs et les consommateurs. On est en pourparlers avec le MAPAQ. On vise le développement durable tout en y ajoutant la saveur western ».

Le marché clôture sa saison le 25 septembre.

 

«Ce qu’on a perdu en touristes, on l’a gagné en local»

Le Marché public de Shawinigan a l’avantage d’être ouvert à l’année, du mercredi au dimanche. On y a retrouvé une douzaine de producteurs cette année. Environ 5000 personnes s’y rendent chaque semaine, affirme Michel Buisson, responsable du marché. « Ce qu’on a perdu en touristes, on l’a gagné en local », fait-il remarquer.

De son côté, pour sa 5e édition, le Marché champêtre de Saint-Narcisse estime que près de 350 personnes ont fréquenté ce marché chaque dimanche depuis son lancement le 7 juillet.

« Ça a très bien été. Il y avait beaucoup de demandes au niveau des artisans, des producteurs agroalimentaires aussi. La clientèle était là », se réjouit Annabelle Veillette, coordonnatrice du marché.

En moyenne une quinzaine de producteurs des MRC des Chenaux et de Mékinac y ont offert leurs produits. « On a deux maraîchers, quelqu’un qui fait de la saucisse, du miel, des produits maison, des biscuits, des entreprises de la place. On essaie d’encourager le local nous aussi ».

Le dernier marché doit se tenir le 4 octobre.

 

Les mesures sanitaires rebutent à Trois-Rivières

Abrité par le Musée POP, le Marché public de Trois-Rivières a lancé sa saison début juillet. « Les récoltes étaient abondantes et les producteurs avaient envie de poursuivre », relate Valérie Therrien directrice du Musée POP qui gère également le marché.

« L’année dernière, on avait une moyenne de 700 visiteurs chaque jeudi. Cette année, ça tourne autour de 160 personnes. Avec les mesures sanitaires en place, il y avait moins de personnes intéressées à venir », remarque-t-elle. Le nombre de producteurs présents a aussi diminué de moitié en 2020.

 

Le Panier Maski pour traverser la crise

Si certains marchés ont pu s’adapter aux conditions qu’imposaient les autorités sanitaires, d’autres ont été dû se réinventer et adapter des projets laissés sur les étagères. Des gros changements se sont opérés aux marchés publics de Saint-Élie-de-Caxton et de Yamachiche. Ils se sont mis au pas du virtuel avec Le Panier Maski livraison à domicile.

Géré par la Coopérative de solidarité régionale de la MRC de Maskinongé, ce panier virtuel permet de réorienter la commercialisation de circuits courts, précise Jean-Nick Trudel, directeur général de l’Association des marchés publics du Québec. « Au lieu d’opérer physiquement, Le Panier Maski est une plateforme numérique qui prend les commandes » dit-il.

Les marchés publics de type démontables devenaient trop coûteux à opérer avec les règles sanitaires en place, affirme Nicolas Gauthier, président de la coopérative de solidarité agroalimentaire de la MRC de Maskinongé.

«Nos producteurs sont tous au rendez-vous. Dans le long terme, ce sera une solution plus avantageuse. On va élargir notre territoire et les services et recruter d’autres producteurs», ajoute M. Gauthier.