Les marchés publics locaux se transportent en ligne

AGROALIMENTAIRE. Pour faciliter l’accès à des produits locaux, frais et de qualité, tout en favorisant la proximité entre le producteur et le consommateur, la Coopérative de solidarité agroalimentaire régionale de la MRC de Maskinongé lancera dans quelques jours une nouvelle boutique en ligne.

Récemment, le gouvernement du Québec autorisait les marchés publics à reprendre leurs activités pour la période estivale. Toutefois, les contraintes imposées rendent très difficile l’ouverture des petits marchés saisonniers souvent supportés par des bénévoles, comme c’est le cas à Yamachiche et à Saint-Élie-de-Caxton.

C’est pourquoi la coopérative a plutôt consacré ses énergies à la conception d’une boutique en ligne qui regroupera, dès son lancement, près d’une trentaine de producteurs. «C’est vraiment un nouveau canal de commercialisation pour les membres de la coopérative. Ça va remplacer les marchés publics, mais à terme, on pense que cette boutique va rester même si les marchés reviennent. C’est un ajout intéressant autant pour le producteur que pour le consommateur. Ce projet va se déployer sur l’ensemble du territoire de la MRC de Maskinongé. Il permettra à une plus grande clientèle d’avoir accès aux produits locaux», commente Patricia Claveau, copropriétaire de la ferme Les Couleurs de la Terre et représentante de la coopérative.

Inspirée de Mon Marché – Victoriaville, cette nouvelle boutique sera facile d’utilisation, assure Mme Claveau. «Chaque producteur aura sa propre page et ses produits affichés. Les gens pourront magasiner par producteur ou par catégorie de produits. Le consommateur fera l’achat en ligne de ses produits et il profitera d’un service de livraison à domicile, à des points de chute ou sur des lieux de travail. On prend un modèle déjà existant qui a fait ses preuves dans plusieurs régions. On ne fait que l’adapter à notre territoire. Ça ne donnait rien de recommencer à zéro et de tout réinventer, car ça fonctionne déjà très bien», rapporte-t-elle.

Cette boutique devrait également permettre à la coopérative de recruter de nouveaux membres. «On sait très bien qu’il y a des producteurs intéressés, mais qui ne sont pas membres de la coop actuellement. Ces gens-là n’étaient pas nécessairement intéressés à venir dans un marché public, mais ils peuvent être intéressés par un service comme celui-là, car c’est différent et ce n’est pas du tout pareil dans l’organisation de son entreprise. C’est sûr qu’il y aura des produits sur la boutique en ligne qu’on ne retrouvait pas dans les marchés publics. On veut que la boutique soit une offre complète de produits. L’idée c’est d’offrir une belle diversité aux consommateurs», expose-t-elle.

Dès le lancement de cette plateforme, les responsables souhaiteraient atteindre une cinquantaine de commandes par semaine et espèrent voir ce nombre augmenter au-delà des 100 commandes par semaine ensuite.

La mise en ligne officielle de la boutique se fera quelque part entre le 15 et le 24 juin. Ce projet évalué à 50 000 $ reçoit l’appui financier de diverses organisations, dont la MRC de Maskinongé pour un montant de 10 000 $, via son Plan de développement de la zone agricole et agroforestière, du député de Maskinongé qui alloue 10 000 $ provenant son budget discrétionnaire et la SADC de la MRC de Maskinongé apportera aussi sa contribution à la hauteur de 5 000$. Cette mesure d’aide s’inscrit dans le Fonds d’aide et de relance régionale. Une partie du financement se fera aussi par l’autofinancement. L’organisme touchera une marge de 16 % sur tous les produits vendus pour les frais de gestion et de transaction.

Par ailleurs, la Coopérative de solidarité agroalimentaire régionale de la MRC de Maskinongé n’entrevoit pas tenir de marchés publics cet été, mais ne ferme pas complètement la porte à l’idée d’en organiser plus tard cette saison. «Ce n’est pas interdit de faire des marchés, mais c’est le choix de la coopérative de ne pas en tenir, car sans dégustation, sans flânage, sans activité et sans consommation sur place, on trouvait que ça venait dénaturer le marché. On va voir plus tard dans la saison. La possibilité est toujours là pour un ou deux événements en août ou en septembre», conclut Patricia Claveau.

 

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