Les infirmières du Centre Avellin-Dalcourt sont à bout de souffle

Les infirmières membres du Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec (FIQ – SPSMCQ) ont pris la rue aujourd’hui pour dénoncer la surcharge de travail.

Nathalie Perron, présidente FIQ — Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec.

Les infirmières disent être à bout de souffle: «116 patients pour une infirmière, cest trop. On veut des ratios, ont-elles clamé devant le Centre Avellin-Dalcourt de Louiseville. C’est seulement ici qu’on a un ratio aussi élevé la nuit. Ce n’est pas normal. Il faut que ça change. Il faut se donner les moyens. Cette pénurie est artificielle parce qu’on rend ces gens-là malades. 35% de nos infirmières auxiliaires sont en absence alors qu’on a plus d’entrées qu’on n’en a jamais eu dans la profession. Il faut leur donner des conditions sécuritaires pour travailler», affirme Nathalie Perron, présidente FIQ — Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec.

Les infirmières exigent «limplantation de ratios sécuritaires professionnelles en soins/patients dans les CHSLD pour être en mesure doffrir des soins sécuritaires pour les patients et pour elles-mêmes.»

La nuit, un ratio de 60 patients par infirmière devrait être la norme, précise Mme Perron. «Ça prend les bons ratios pour soigner la population dont les personnes âgées, pour rendre ces milieux attractifs et pour que les gens arrêtent de déserter ces milieux.» On use le personnel à la corde. «C’est l’épuisement quasi quotidien. C’est ça qui doit changer.»

Pas de solution immédiate en vue

Un fait demeure : il y a pénurie de personnel presque partout. Louiseville n’y fait pas exception. De plus, la pandémie alourdit les processus et ralentit l’offre de soins. Pour l’heure, aucune réponse immédiate aux revendications des infirmières ne semble être envisagée par le CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec. Les communications du bureau de Jean-François Equilbec, directeur des ressources humaines, des communications et des affaires juridiques au CIUSSS, nous répondent par écrit.

«Nous sommes très conscients que notre personnel fait un travail exceptionnel dans des conditions de travail exigeantes. Le défi de la main-d’œuvre est un enjeu constant avec lequel nous devons œuvrer depuis longtemps. Nous déployons des efforts pour améliorer les conditions de travail par la mise en place de plusieurs mesures et continuons nos efforts pour chercher des pistes de solutions en collaboration avec nos partenaires, employés, gestionnaires et syndicats.»

Le CIUSSS affirme travailler «de concert avec les employés et les parties syndicales pour trouver des solutions. Nous sommes conscients que plusieurs actions de revendication par rapport aux conditions de travail ont été posées dernièrement. Nous sommes à l’écoute des messages qui nous sont communiqués et nous sommes confiants de pouvoir améliorer la situation.»

Ailleurs dans le monde, l’adoption de ratios aurait eu pour effet de ramener les gens dans la profession, souligne Nathalie Perron. « Les gens veulent donner des soins de qualité et ils ne peuvent pas. Ça va à l’encontre de leurs valeurs. Il est plus que nécessaire qu’on aille de l’avant. On veut des engagements, que le gouvernement instaure ces ratios dans la prochaine convention collective. »