Les événements d’envergure sont fragiles au Québec
BILAN. Sans une intervention structurante de Québec et d’Ottawa, la situation financière des événements majeurs internationaux va continuer de se détériorer, ce qui pourrait entrainer la disparition de certains de ces «géants aux pieds d’argile» à court ou moyen terme, prévient le président-directeur général du Regroupement des événements majeurs internationaux (RÉMI), Martin Roy, au terme de la saison qui prend fin aujourd’hui avec la clôture du Festival western de St-Tite.
Pour le RÉMI, les prochains mois seront cruciaux. À Québec, le résultat de la révision du modèle d’affaires et de la gouvernance en tourisme sera connu à la fin octobre. L’organisation espère que la ministre Dominique Vien placera le «produit touristique» au cœur de ses décisions. «À Ottawa, les élections fédérales offrent l’occasion de parler de tourisme et de réclamer un vaste plan, qui inclurait la mise en place d’un programme dédié aux événements», exprime M. Roy.
«Il faut améliorer le modèle d’affaire pour assurer la pérennité des événements, ajoute-t-il. L’industrie des grands événements doit être mieux soutenue, tant par Québec qu’Ottawa. Les gouvernements doivent nous aider à développer cette industrie.»
Le RÉMI souhaite entre autres que la stratégie de mise en valeur du tourisme culturel et événementiel soit assortie de fonds et que les événements performants soient mieux soutenus à même les fonds existants.
Pour Martin Roy, le tourisme doit être vu comme un revenu, et non comme une dépense. «Le tourisme, c’est extrêmement payant pour l’économie. C’est une industrie qui connaît une croissance de 4% à 5% par année. Mais il faut faire la différence entre un succès populaire, un succès d’achalandage, un succès de programmation…et les difficultés financières des organisations qui chapeautent les événements», soutient-il.
Le président-directeur général du RÉMI souligne par ailleurs qu’en quelques années à peine, le financement public des événements majeurs internationaux est passé de 24% à 16% du montage financier. «Cette diminution ne s’est pas faite pas sans heurts. En 2013, les membres du RÉMI ont enregistré un déficit moyen de 1,1%. De nouvelles données montrent qu’ils sont restés dans le rouge en 2014 (0,3 % de déficit moyen) et qu’ils pourraient s’y trouver une fois de plus cette année.»
Mauricie et Centre-du-Québec
En Mauricie et au Centre-du-Québec, seulement deux événements majeurs sont membres du RÉMI, soit le Festival western de Saint-Tite et le Mondial des Cultures de Drummondville.
«Le Festival western est un bon exemple de ce qu’on déplore. Oui, le succès de l’événement est grandissant et les gens sont nombreux à être au rendez-vous. Mais à quel point l’organisation en tire profit?, questionne Martin Roy. L’organisation du Festival reste un organisme à but non lucratif qui est fragile.»
Le saviez-vous?
La Canada a déjà fait partie du Top 10 des destinations internationales, mais a chuté de la 8e à la 18e place durant la dernière décennie. Le RÉMI milite et demande du soutien aux instances gouvernementales dans l’objectif de ramener le Canada dans ce Top 10.