Lemire et le sentiment du devoir accompli

Après presque un quart de siècle à la présidence de la Commission scolaire du Chemin-du-Roy, Yvon Lemire quitte la tête haute, remplie de souvenirs. Alors qu’il fait ses boîtes à l’occasion de sa dernière journée de travail, le principal intéressé accepte de s’entretenir de façon intimiste avec L’Hebdo Journal.

«Il y a des choses qu’on contrôle, d’autres, non. Je suis très serein là-dedans. J’ai salué les gens avec qui je travaillais et ça, bien sûr, c’était plus émotif», laisse-t-il tomber.

Même s’il quitte sur un fond de gestion nébuleuse du Complexe sportif Alphonse-Desjardins, le président sortant estime retenir surtout le positif de toutes ces années à la tête de l’institution scolaire.

«Ça a été parmi mes années les plus difficiles. On a eu des dossiers qu’on n’avait pas eus à traiter avant. En même temps, j’ai vécu beaucoup de choses, beaucoup de beaux moments. Quand je suis arrivé en poste, une école fermait à Batiscan. J’ai travaillé fort, avec les gens, pour essayer qu’ils retrouvent une fierté car cette fermeture les avait beaucoup choqués», se rappelle-t-il.

«Quant au CSAD, les coins n’ont pas été tournés ronds. Les élus doivent se fier aux cadres scolaires, ils doivent leur faire confiance jusqu’à preuve du contraire. Tout ça a démontré que la phase cinq ne pouvait se faire à coût zéro, depuis deux ans, comme nous le souhaitions initialement. Il faut redresser la situation. Il y a une enquête d’ouverte actuellement et la Commission scolaire est déjà en mode correction», assure M. Lemire.

Est-ce que toute cette saga a pu avoir un impact négatif sur sa campagne à la présidence?

«Oui, ça a sûrement joué un rôle dans le choix de certains. Peut-être qu’il y en a d’autres qui se disaient aussi qu’après plus de 20 ans, il était temps de changer. Tous les candidats étaient de bonnes personnes et le nouveau président va apporter beaucoup à la commission scolaire», répond-il.

À travers plus de deux décennies, ce qui rend Yvon Lemire le plus fier, c’est d’avoir contribué à aider des gens.

«Vous savez, quand on croise dans la rue des gens qui avaient des problèmes de toutes sortes à l’époque et qu’ils s’en sont sortis et qu’ils se souviennent que vous les avez aidé, ça compte parmi les plus belles réalisations. C’est aussi ça, ce travail, être un accompagnateur, quelqu’un de rassurant, même auprès des parents.»

En attendant de prendre une décision quant à son avenir immédiat, M. Lemire se concentrera sur sa famille au courant des prochaines semaines.

«D’ici les Fêtes, ce sera plus tranquille, c’est sûr. Je suis déjà grand-père et je le serai à nouveau en janvier, alors on m’a réintroduit dans l’horaire familial», rigole-t-il, affirmant qu’il «verra quelles orientations» se présenteront à lui dans un futur proche.