Légumes biologiques à l’année? Oui c’est possible!
BIOLOGIQUE. À Sainte-Ursule, la famille Lavoie est parvenue à jumeler le plaisir de jardiner et l’autosuffisance alimentaire. Elle produit et mange une bonne variété de légumes biologiques, et ce, depuis qu’elle possède sa serre solaire passive en forme de dôme estimée à 12 000$.
L’ajout de cet équipement d’une dimension semblable à une piscine hors terre permet à Patrick Lavoie et sa famille de réduire notamment le coût de la facture d’épicerie. Outre cet avantage, plusieurs autres bienfaits ont poussé cette famille à se doter de cette serre résistante et autonome.
«C’est l’autosuffisance alimentaire avant tout, mais c’est aussi de savoir ce que l’on mange. C’est difficile en région d’avoir des légumes biologiques et nous on essaie de manger le plus bio possible. On s’assure d’avoir des légumes frais et de qualité tout en réduisant notre facture», confie Patrick Lavoie.
Plaisir de vivre à l’extérieur l’hiver
Cette serre est devenue «une pièce de la maison» depuis qu’elle est opérationnelle. À travers son utilisation pour produire les légumes biologiques, la serre est également utilisée comme coin de détente tout au long de l’année. «On s’en sert pour dîner, se reposer, profiter du soleil et fuir l’hiver québécois dans un endroit allant jusqu’à 40 degrés de différence avec l’extérieur», se réjouit l’Ursulois.
Afin de maintenir un climat intéressant à l’intérieur, la famille Lavoie utilise un bassin d’eau de 950 gallons situé au fond de la serre. «L’eau, c’est une masse thermique super efficace, elle permet de tempérer la pièce. L’eau se réchauffe le jour en accumulant la chaleur du soleil et le soir c’est elle qui permet de réchauffer l’air parce que c’est habituellement plus froid», ajoute-t-il. Été comme hiver, c’est un climat semblable à celui de la Méditerranée que l’on retrouve à l’intérieur.
De plus, un panneau solaire alimente un ventilateur qui aspire la chaleur intérieure, puis la distribue sous terre grâce à des tuyaux, pour éviter le gel au sol. Monsieur Lavoie estime à 200$ les coûts d’électricité dans un hiver pour éviter le gel.
Nouveau mode de vie
Ce projet est important pour la famille Lavoie. La preuve, il se reflète dans leur mode de vie. «Tu profites de l’extérieur toute l’année, naturellement tu manges plus de légumes et on ne s’empêche pas d’en manger. C’est bon pour la santé et pour le moral. J’ai toujours eu une petite dépression saisonnière au mois de mars comme plusieurs Québécois, mais depuis que j’ai cette serre, je n’ai plus ce problème», sourit M. Lavoie.
Règlementation municipale
N’installe pas une serre qui veut! Selon Patrick Lavoie, la règlementation municipale devrait évoluer afin de permettre l’installation d’une serre dans la région. «La nôtre, c’est un droit acquis parce que la règlementation n’avait pas été adoptée. À Sainte-Ursule, on accepte jusqu’à 150 pieds carrés. Ce serait bien que les élus s’adaptent à cette nouvelle tendance dans la région. Nourrir sa famille, c’est un droit fondamental. Il faudrait permettre ce type de construction, croit-il. Sinon, un citoyen qui veut construire une serre doit obtenir une dérogation.»
La serre en chiffres…
Coût: 12 000$ (Produit des États-Unis)
950 gallons d’eau permettent d’accumuler la chaleur
Coût d’électricité de la serre par hiver: 200 $
Rentabilisée en 6 ou 7 ans
22 pieds de diamètre
350 pieds carrés
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