Le «zéro déchet» rendu accessible

YAMACHICHE. Ce n’est pas d’hier que Nathalie Poirier et Estelle Morin s’intéressent aux produits écolos! Il y a quelques années déjà, les deux femmes d’affaires résidant à Yamachiche les ont intégrés à leur offre, elles qui gèrent les boutiques Mère Hélène, oeuvrant dans le domaine de la maternité.

Afin de les rendre accessibles à un plus large public, elles ont décidé de démarrer une toute nouvelle franchise dans divers centres d’achat au Québec: Carré Zéro Déchet. Les premières boutiques ont vu le jour ce printemps dans le mail du Centre Les Rivières, à Trois-Rivières, et à Montréal, au 2554 Rue Beaubien Est. Dans les prochains jours, une nouvelle boutique s’implantera aux Galeries de la Capitale, à Québec.

«À la base, Mère Hélène est un manufacturier de produits pour bébés à vocation durable et lavables. Au fil des ans, on a ajouté une grosse section « Famille écolo », offrant des produits durables pour la famille, la maison, les enfants, les lunchs…», explique Nathalie Poirier, copropriétaire.

«Ça fonctionnait très bien, poursuit-elle. On s’est dit qu’il fallait maintenant trouver une façon d’élargir ce concept, et on a convenu que la meilleure serait de passer par les centres commerciaux.»

Le choix d’une boutique d’allée a été longuement mûri. «On a choisi cette option pour démocratiser le mouvement écolo. On s’est dit qu’autrement, les gens regarderaient notre boutique du coin de l’œil en se disant qu’ils n’étaient pas assez granos, ou alors qu’ils ne connaissaient pas assez ça pour y entrer. En étant en plein centre de l’allée et en mettant sous leurs yeux des choses facilement reconnaissables, les gens seraient plus enclins à s’arrêter et à poser des questions.»

Des produits pour la cuisine, la salle de bain, l’épicerie, la cuisine et l’hygiène y prennent place. «C’est une offre globale», précise Nathalie Poirier qui prône, avec son équipe, le côté éducationnel de la chose. «Si le client n’a aucune idée de ce qu’est le Zéro déchet, c’est parfait pour nous! On le prend dès le début et on l’amène à cheminer, à son rythme.»

L’intérêt est là, souligne la femme d’affaires: «Les gens sont curieux et apprécient les trucs et astuces qu’on leur donne.»

Prêcher par l’exemple

Dans leur quotidien, Nathalie Poirier et Estelle Morin ont adopté, à des degrés divers, le Zéro déchet. «Ça occupe une grande place au niveau personnel. On a chacune mis en place des choses qui nous convenaient. Par exemple, dans les lunchs de mes enfants, rien n’est jetable», mentionne Mme Poirier.

Selon elle, être complètement Zéro déchet, c’est le défi d’une vie. «Pour que ce soit durable, il faut y aller graduellement. On doit être confortable avec nos choix. Si l’on veut tout changer du jour au lendemain et que ça nous empêche d’avoir une vie équilibrée, ça ne fonctionnera pas», dit-elle.

Cet équilibre se perçoit aussi dans l’offre que les deux femmes d’affaires proposent à leur clientèle. «On est dans les nuances à tous les niveaux, que ce soit par rapport aux fournisseurs ou aux gens qui veulent intégrer le mouvement. On propose des produits fabriqués au Québec et au Canada, mais aussi en provenance d’Asie. Ce dernier choix ne plaît pas à tous, mais comme entrepreneures, on a décidé d’offrir les deux pour permettre au plus grand nombre de gens, et à toutes les bourses, d’adhérer au mouvement. Car disons-le: certaines personnes n’ont pas nécessairement les moyens financiers d’acheter des produits fabriqués ici.»