Le «Tournant missionnaire» prend forme

ÉGLISE. Le diocèse de Trois-Rivières a entamé, en 2015, une vaste réflexion visant la réorganisation des 62 paroisses de la Mauricie afin de mieux répondre à la mission de l’église devant de nouveaux défis, dont le déclin des pratiques religieuses et le nombre de prêtres. Tout au long de ce virage, le diocèse a clairement expliqué sa démarche et a rencontré la population lors des consultations publiques tenues un peu partout dans la région dans le but de présenter son plan stratégique qui doit entrer en fonction le 1er janvier 2018. En somme, les 62 paroisses seront regroupées et deviendront 14 «nouvelles paroisses». Les «anciennes paroisses» seront bientôt appelées des «communautés chrétiennes de proximité». Des prêtres-modérateurs, accompagnés d’une équipe, seront en charge de ces 14 nouvelles paroisses. Ainsi, une paroisse comprendra plusieurs communautés chrétiennes de proximité et, par le fait même, plusieurs églises. Dans la MRC de Maskinongé, trois nouvelles paroisses verront le jour et deux nouvelles unités pastorales seront formées pour couvrir l’ensemble du territoire. «À la suite des consultations, le diocèse a donné des orientations en animation pastorale et a dévoilé le nouveau cadre administratif. Présentement, nous sommes à finaliser la nouvelle organisation de chacune des paroisses. Tous les changements seront officiels le 1er janvier prochain», explique Lise Filteau, coordonnatrice de la pastorale et directrice du service de l’animation pastorale au diocèse de Trois-Rivières. Dorénavant, dans toute cette vague de changements, il y aura une seule assemblée de  fabrique par paroisse qui sera formée généralement de six marguilliers élus et issus de chaque nouvelle communauté chrétienne de proximité.

Les nouveaux changements apportés aux paroisses de la région seront effectifs à compter du 1er janvier 2018.

Impact

Ce « Tournant missionnaire » n’aura aucun impact sur la population, confirme le diocèse. «Pour monsieur madame tout le monde, ça ne change pas grand-chose. Si tu es dans une paroisse, tu vas continuer de te rassembler avec les gens de cette paroisse pour les célébrations et pour les autres services offerts. Ce qui va changer, c’est que la population va voir de nouveaux visages pour l’animation du milieu et que la comptabilité et l’administration vont se faire à un seul endroit pour chaque nouvelle paroisse», ajoute Mme Filteau. Dans ce virage, le diocèse vise à mettre à l’avant-plan la mission première de l’église, soit la pastorale. «La mission c’est de donner le goût de Jésus-Christ au monde, de le faire connaître et de tout mettre en œuvre pour qu’on puisse favoriser la rencontre de Jésus-Christ. On veut permettre aux gens de développer une relation avec le Christ qui nous aime tant. Là où on doit mettre de l’argent, c’est dans la pastorale et c’est pour ça que le plus important était de dégager de l’argent nécessaire pour l’animation pastorale», confie Lise Filteau. À partir du premier janvier, chaque communauté contribuera financièrement à la pastorale. Puis, le reste de l’argent continuera d’appartenir à chacun des milieux. «L’argent, les placements, les bâtiments et les avoirs de tout le monde vont continuer d’appartenir à chaque communauté. Par contre, ce sera géré par un ensemble, par une seule et même équipe. Ce qui est important, c’est que chaque milieu paie sa part pour la pastorale. S’il y a un surplus, ils peuvent mettre ça sur l’entretien de leur bâtiment ou sur des activités. La journée où ils ne seront plus capables de payer leur quote-part pour la pastorale, ils seront obligés de regarder où ils doivent faire des coupures dans leur budget et peut-être que ça peut toucher leur bâtisse, soit changer la vocation ou s’en départir. À ce moment, c’est vraiment la communauté qui devra s’asseoir et prendre les décisions qui s’imposent», rapporte Mme Filteau. Cela dit, les changements touchent beaucoup plus la gestion et l’administration que les services offerts et les infrastructures de chacune des communautés. Évidemment, à moyen terme, certaines communautés devront se pencher sur le sort réservé à leur église en raison des moyens financiers limités et le diocèse est bien au fait de cette situation.

Partenariat Au cours des dernières années, des fabriques, dont celles de Saint-Paulin et Saint-Étienne-des-Grès, avaient offert la possibilité aux municipalités de faire l’acquisition de leur église dans le but d’assurer sa viabilité ou de trouver une nouvelle vocation. Le diocèse indique qu’il sera toujours possible pour chaque communauté de proximité de faire des partenariats avec les municipalités, mais que l’objectif souhaité est d’abord et avant tout d’offrir un lieu de culte aux chrétiens et aux chrétiennes.

Zone Valentine-Lupien

Paroisse: Saint-Frère-André (siège social Louiseville)

Prêtre-modérateur: Julio César Duran

Nouvelles communautés chrétiennes de proximité: Louiseville Maskinongé Saint-Édouard-de-Maskinongé Saint-Justin Sainte-Ursule Saint-Léon-le-Grand Sainte-Angèle-de-Prémont

Paroisse: Saint-Christophe (siège social Yamachiche)

Prêtre-modérateur: Julio César Duran

Nouvelles communautés chrétiennes de proximité: Saint-Alexis-des-Monts Saint-Barnabé Saint-Paulin Saint-Sévère Yamachiche

Paroisse: Notre-Dame-de-L’Alliance (siège social Saint-Étienne-des-Grès)

Prêtre-modérateur: François Doucet

Nouvelles communautés chrétiennes de proximité: Pointe-du-Lac Charette Saint-Étienne-des-Grès Saint-Boniface Saint-Élie-de-Caxton Saint-Mathieu-du-Parc Saint-Thomas-de-Caxton

Suivez Pier-Olivier Gagnon sur Twitter: @POGagnon