«Le parc des Chutes n’est pas à vendre et il n’est pas question de le fermer.» -Réjean Carle, maire de Sainte-Ursule

«On a coupé tout ce qu’on pouvait couper. On a même coupé la ligne du télécopieur». Voilà ce qu’a dit d’entrée de jeu Fanny Larivière, directrice générale à propos de la situation financière délicate du Parc des Chutes de Ste-Ursule. En deux courtes phrases, la santé économique du parc venait d’être dévoilée clairement aux quelques 60 citoyens qui avaient répondu à l’invitation du conseil municipal d’assister à une réunion sur le Parc des Chutes, le 5 juillet dernier.

«Depuis quatre ans, nous vivons une situation hors de l’ordinaire» disait Michel St-Yves, le président du parc. «Sauf 2010, les étés ont été exceptionnellement pluvieux. La clientèle s’est évaporée. On n’a même pas été capable de faire de publicité. Seule la vente d’un terrain en 2009 nous a permis de vivre sur le respirateur. Et là, l’air se raréfie» disait encore M. St-Yves dont l’organisme a bénéficié depuis 2003 de l’aide de la municipalité à hauteur de plus de 240,000$ dont un prêt d’urgence de 28,000$ accordé récemment.

Selon Mme Larivière, trois pistes de solution se présentent : n’ouvrir que six mois par année, mettre fin aux emplois subventionnés afin d’assurer une constance du personnel, et enfin consolider les actifs au lieu de vouloir développer.

À cet effet et à la demande d’Hydro-Québec, il faudra très bientôt réparer les passerelles, les trottoirs et le belvédère. Du côté des chalets, il faudrait changer le mobilier, la literie, les rideaux, peinturer, changer le plancher, y faire installer le câble et Internet. Le module de sanitation devra lui aussi subir une cure de rajeunissement. Et c’est sans parler du champ d’épuration, de la toiture du garage et autres améliorations à apporter au restaurant. La liste est longue. Très longue.

«Il n’est pas question de vendre le parc, ni de le fermer» a avancé le maire Carle, lorsqu’il a pris la parole après que divers intervenants et une dizaine de citoyens se soient exprimés durant la première heure et demie de la réunion. Pour M. Carle, il y a le parc proprement dit et il y a les chalets. Parce ce que d’un côté, l’achalandage au parc diminue de façon catastrophique et que les revenus de location des chalets vont décroissant, on s’explique mal comment la vapeur pourrait être renversée vu l’état des infrastructures en place.

«Présentement, on court après notre queue. Le conseil municipal ne peut se permettre d’investir 60,000$ annuellement pour maintenir à flot une infrastructure qui va à la dérive». La vente des chalets pourrait dans ce cas s’avérer non seulement utile, mais nécessaire . Quelques 200,000$ pourraient alors aboutir dans les coffres de la municipalité, si celle-ci reprenait le contrôle du parc et vendait les cinq chalets.

«On a beau espérer les redevances de la micro-centrale hydro-électrique (dont les dernières analyses seront dévoilées en septembre prochain NDLR), il faut aussi se rendre à ce temps où les redevances commenceraient à entrer. Et ça, ça peut aller dans quatre ou cinq ans» disait encore le maire qui avec son conseil se donne jusqu’en septembre pour prendre une décision.

Plusieurs options s’offrent donc aux élus municipaux. La plus susceptible d’être retenue est celle de la vente des chalets et d’un taux de taxation de huit à dix sous le 100$ d’évaluation pour subvenir aux besoins les plus pressants et assurer la survie du parc.

«Il faut administrer le parc efficacement comme on le fait à la municipalité» disait en conclusion le maire Carle. Et comme une municipalité doit d’abord et avant tout gérer les services aux citoyens et assurer leur pérennité, il n’y a qu’un pas à franchir pour conclure que la municipalité ne se voit pas dans l’immédiat, ni dans l’avenir, jouer le rôle de promoteur immobilier.