Le NDP dans la cour de Lise St-Denis

Devant le bureau de circonscription de Lise St-Denis, la chef du NPD a redemandé mardi après-midi à la nouvelle députée libérale de démissionner et de se resoumettre au jugement des électeurs lors d’une élection partielle. «Par respect envers la démocratie et les dizaines de milliers de citoyens ayant choisi d’accorder leur confiance au NPD lors de la dernière élection», a justifié Nycole Turmel.

En tournée au Québec, la leader néo-démocrate a fait un détour par Grand-Mère pour rappeler la position de son parti envers les transfuges politiques. «Pour nous, c’est très clair. On a d’ailleurs un projet de loi en chambre pour que les députés qui changent d’allégeance siègent comme indépendant ou qu’ils aillent en élection», a soutenu la députée de Hull-Aylmer.

Mme Turmel était accompagnée des deux autres députés néo-démocrates de la Mauricie, Ruth Ellen Brosseau (Berthier-Maskinongé) et Robert Aubin (Trois-Rivières). Celui c’est d’ailleurs engagé à continuer à défendre la position des électeurs de Saint-Maurice/Champlain qui ont voté pour Jack Layton. «Le NPD comme parti, et Ruth et moi comme députés, on va s’assurer que l’ensemble des membres et des gens qui ont voté NPD puissent continuer à être représentés dans cette région. Et vous pouvez compter sur notre appui, jour après jour, jusqu’à la prochaine élection où on remettra un député NDP dans Saint-Maurice/Champlain.»

Les néo-démocrates s’engagent même à défendre les enjeux locaux au parlement. «Le NPD entend prendre en main les dossiers régionaux et interroger le gouvernement conservateur, en vertu du mandat qu’elle a reçu de la population», est-il mentionné dans le communiqué émis aux médias.

Pour Nycole Turmel, le geste de Lise St-Denis est rien de moins qu’un affront. «Le 2 mai dernier, les électeurs de Saint-Maurice-Champlain ont été clairs: ils ont rejeté les libéraux qui ont terminé au quatrième rang avec un maigre 11% des votes. Près de 9 électeurs sur 10 ont rejeté la vieille plate-forme politique libérale. La défection de Mme St-Denis est une insulte, une claque au visage de tous ces gens qui ont voté pour le changement.»

Enfin, la chef néo-démocrate a confirmé que c’était bel et bien son parti qui était à l’origine des messages téléphoniques qui redirigeaient automatiquement les électeurs mécontents vers le bureau de la députée libérale.

Se défendant de faire une campagne de peur à la conservateur, Mme Turmel a précisé que le message téléphonique rapportait un fait et donnait l’occasion aux électeurs d’émettre leur opinion.

«On demandait aux gens qui voulaient s’adresser à Mme St-Denis de peser sur le #1. On a déjà utilisé ce système là au cours des derniers mois sur le registre des armes à feu et sur un autre sujet en Colombie-Britannique où les électeurs avaient la possibilité de parler à leur député», s’est-elle défendue.