Le maire Deshaies salue l’initiative de l’UMQ

Réagissant à l’intimidation envers les élus et la dégradation du climat politique observée dans de nombreuses municipalités, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) lance une campagne nationale ayant pour thème «La démocratie dans le respect, par respect pour la démocratie».

En prévision du scrutin municipal de novembre prochain, la campagne de l’UMQ a pour objectif de donner le goût aux gens de se présenter en politique et de s’investir dans la sphère publique. Pour l’Union, cela passe par la valorisation de la démocratie municipale et la consolidation du lien de confiance qui unit les citoyennes et citoyens à leurs institutions démocratiques.

«De plus en plus, nous observons une multiplication de déclarations agressives et de gestes d’intimidation à l’égard des élus municipaux, particulièrement sur les médias sociaux. Cela nuit au climat politique dans de nombreuses municipalités. Ce phénomène a pris de l’ampleur en 2020 en lien avec la crise sanitaire», mentionne la présidente de l’UMQ, Suzanne Roy.

Dans la région, par exemple, le maire de Louiseville a été la cible de menaces et d’intimidation à plus d’une reprise en raison de ses interventions publiques, ses prises de position ou certaines décisions municipales. Yvon Deshaies juge que cette campagne arrive au bon moment. «Ça ne s’est jamais fait avant. C’est un bon début, mais il faut aller encore plus loin. Les élus sont assez polis envers les citoyens, c’est plus l’inverse qui est plus problématique. Ça fait 32 ans que je suis en politique municipale et on dirait que plus ça va, plus il y des cas. C’est de plus en plus difficile. Personnellement, ça fait quatre ans que j’ai des problèmes avec un citoyen et il ne nous lâche pas moi et ma conjointe. Il a vraiment dépassé la ligne et ça a vraiment débordé», commente-t-il.

«Il va falloir un jour que le gouvernement s’en mêle. Ça prend des règles ou des lois plus strictes. On n’a pas le choix parfois. C’est moins intéressant qu’avant de s’engager en politique. Des causes comme la mienne, il faudrait qu’elles soient jugées plus sévèrement. Je prône aussi le retrait de ces gens-là des réseaux sociaux. Il faut que ça arrête! C’est sérieux!», insiste-t-il.

Ailleurs dans la MRC de Maskinongé, d’autres élus et maires ont été victimes de propos haineux, notamment à Saint-Édouard-de-Maskinongé, Saint-Élie-de-Caxton et Saint-Barnabé où le climat de travail s’est dégradé lors des derniers mois. «La présence d’opinions divergentes est essentielle pour une société démocratique saine, mais le partage d’idées et la diversité de points de vue doivent s’exprimer dans le respect, la tolérance et la civilité. C’est ce qu’on veut rappeler par notre campagne», soutient Suzanne Roy, en indiquant que les municipalités du Québec seront invitées à adopter une déclaration d’engagement.

«Ce geste est important. On veut prendre soin collectivement de notre démocratie. Rappelons-nous que les élus et les titulaires de charges publiques s’engagent quotidiennement pour le mieux-être de leur population. Il faut favoriser l’engagement politique et non pas le décourager», ajoute-t-elle.

La Ville de Louiseville s’engage d’ailleurs à adopter cette déclaration lors de sa prochaine séance du conseil municipal.

La campagne de l’UMQ sera complétée par un plan d’action. Des activités seront entre autres proposées dans le programme de formation continue de l’UMQ pour les élus municipaux ainsi que des règles types sur la nétiquette dans les médias sociaux.

(Avec la collaboration de Stéphane Lévesque de l’initiative de journalisme local)