Le calme après la tempête

Martine Lessard en rémission d’un cancer du sein

PORTRAIT. Comme bien des femmes avant elle et d’autres par la suite, Martine Lessard a vu une année presque complète de sa vie être chamboulée par un diagnostic de cancer du sein. Cette année-là, elle s’en souviendra toute sa vie. C’était en 2014. «Quand on m’a dit que j’avais une tumeur cancéreuse au sein, je suis restée sans voix. J’étais incapable d’en parler à mes proches. Je ne savais pas comment extérioriser ce qui se passait en-dedans de moi», se rappelle-t-elle. C’est comme si une tempête venait de s’abattre sur sa vie entière. Femme d’affaires aguerrie, active et pleine de fougue, elle avait toujours cru avoir le plein contrôle sur sa vie. Pour la toute première fois de son existence, elle se trouvait complètement démunie face à une situation. «C’est tout un choc. Tu ne peux pas savoir comment ça va se passer pour la suite. Comment tu vas réagir aux traitements. Il y a plein de doutes et de questionnements qui t’envahissent», raconte-t-elle. Signes précurseurs «J’avais eu des signes précurseurs, à commencer par une bosse sur le sein. On m’a envoyée passer une mammographie, puis une échographie. Au rendez-vous, on m’a dit de ne pas paniquer, mais quand tu vois la spécialiste pitonner sans arrêt et sans parler, le doute s’installe. Encore plus quand on t’envoie ensuite passer une biopsie.» Le fameux diagnostic est tombé en avril. «Je ne me souviens même plus de la date exacte. J’ai comme un black out.» Elle se souvient toutefois avoir été prise aussitôt en charge. «Dès le lendemain [du diagnostic], je rencontrais la chirurgienne. Ensuite, j’ai vu un oncologue pour savoir combien de traitements de chimiothérapie je devrais avoir. À partir de ce moment, je me suis dit: « On regarde en avant et on fonce. »» Martine Lessard a reçu beaucoup de support de ses proches à travers cette épreuve. «Quand je me suis enfin sentie capable d’extérioriser ce que je ressentais, j’ai eu beaucoup d’écoute. Ça m’a fait du bien. Venant d’une famille nombreuse (15 enfants), j’ai été bien accompagnée aussi. À aucun moment, je me suis sentie seule. Ça fait toute une différence, je crois.»

 

La copropriétaire de la Microbrasserie et de la Ferme Nouvelle-France, à Saint-Alexis-des-Monts et Sainte-Angèle-de-Prémont, a aussi eu la chance de bien supporter tous les traitements. «Je n’ai raté aucune une journée de travail parce que je ne me sentais pas bien. Ç’a été une chance pour moi, d’autant plus que j’avais mes entreprises à gérer. En même temps, travailler m’a aidée à me changer les idées. Ça m’occupait l’esprit, alors je n’étais pas toujours en train de penser à mon cancer.»

«Il faut arrêter le cancer. Pour cela, on doit soutenir la recherche» – Martine Lessard, survivante

Martine Lessard a commencé sa bataille contre le cancer en recevant six traitements de chimiothérapie. Ensuite, elle a été opérée au sein. «Ma bosse avait diminué beaucoup grâce à la chimio, alors j’ai subi une ablation partielle. Ensuite, j’ai eu 30 traitements de radiothérapie. J’ai eu mon dernier le 24 décembre 2014. Depuis, je suis en rémission.» Maudit cancer Chez les Lessard, le cancer a tendance à s’inviter un peu trop souvent. «C’est hormonal, chez nous. Ma sœur a eu deux cancers du sein et un cancer de la peau. Ma nièce, un cancer du côlon. Mon frère le plus vieux souffre d’un cancer de la prostate. Un autre de mes frères est décédé en février dernier d’un cancer du foie… Ça faisait quatre ans qu’il se battait. J’étais rendue à mes traitements de radiothérapie quand il a commencé les siens en chimio. Il n’a pas eu la même chance de moi», regrette-t-elle. «Il faut stopper le cancer. Pour cela, on doit soutenir la recherche. C’est pour ça qu’on s’implique beaucoup pour la cause», poursuit celle qui agit cette année comme survivante d’honneur au 10e Relais pour la vie de Maskinongé et qui y marche à tous les ans depuis les débuts avec Les Chouettes Marcheuses du Centre de la petite enfance Gribouillis, où elle a travaillé durant 18 ans. Son fils aîné, François-Eugène Lessard, assure quant à lui la présidence d’honneur de l’événement qui se tient ce samedi 26 mai, à compter de 19h, à la Place Canadel de Louiseville (120 rue de la Mennais). «On va marcher pour qu’on arrive, un jour, à vaincre cette terrible maladie.» Rappelons que l’an dernier, le Relais pour la vie de la MRC de Maskinongé avait permis d’amasser 80 286$. Relais pour la vie MRC de Maskinongé – 26 mai 19h – À la Place Canadel – Thématique rétro