Lac St-Pierre: chercheurs biologistes et pêcheurs à la même table

Le moratoire sur le stock de perchaudes soulève encore beaucoup de questions et de frustration auprès des pêcheurs du lac Saint-Pierre et des associations autour. C’est la raison pour laquelle l’Aire Faunique Communautaire du lac Saint-Pierre (AFC) a tenu une séance d’information mercredi soir à la salle communautaire de la Ville de Louiseville.

Des professionnels tels que des biologistes et des chercheurs étaient invités afin de clarifier les raisons qui ont poussé le ministère à prononcer un moratoire de cinq ans sur la perchaude. Alexandre St-Yves, directeur de l’AFC, soutient que cette rencontre est une porte ouverte pour les pêcheurs afin que ceux-ci puissent poser leurs questions au ministère sans avoir à passer par un intermédiaire. D’ailleurs, la majorité des gens présents lors de cette soirée s’avéraient être des pêcheurs sportifs.

Le biologiste du Ministère des Ressources naturelles et Faune (MRNF), Philippe Brodeur s’est exposé sur la population de la perchaude. Pascale Dombrowski, biologiste aussi au MRNF, a tenu ses propos sur le cormoran, une espèce d’oiseau qui est considérée comme envahissante au Québec et qui ingère près de quatorze tonnes de petites perchaudes alors que le quota pour les pêcheurs est maintenant de zéro. « Il serait intéressant d’ouvrir une chasse aux cormorans dans l’objectif de baisser la population de moitié, ce qui libérerait environ sept tonnes de perchaudes pour les pêcheurs », mentionnait Jean Lévesque, président de l’Association des pêcheurs du lac Saint-Pierre. Lors de son exposé, Mme Dombrowski n’a pas fermé la porte à ouvrir une saison de chasse aux cormorans. D’autres spécialistes en la matière tels que Pierre Magnan, Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en écologie des eaux douces à l’Université du Québec à Trois-Rivières et Stéphanie Lachance, directrice régionale Mauricie du MRNF, étaient présents afin d’apporter des réponses à tout le monde sur l’interdiction de pêcher de la perchaude au lac Saint-Pierre.

À ce sujet, l’AFC ne comprend toujours pas les raisons pour lesquelles la pêche à la perchaude demeure ouverte en aval du pont Laviolette. Alexandre St-Yves révélait que des études génétiques récentes, entre Québec et le lac Saint-Pierre, ont démontré que la génétique était pratiquement la même. Selon lui, le ministère aurait dû fermer partout ou diminuer partout. L’AFC aurait aimé être consulté dans cette affaire de manière à penser une avenue possible pour continuer un minimum d’activités de pêche à la perchaude au lac Saint-Pierre. «Cette décision drastique fera tomber l’économie du milieu», révélait le président de l’Association des pêcheurs du lac Saint-Pierre.

Cette rencontre aura donné l’opportunité à tous de prendre le pouls de la situation globale actuelle. Pour sa part l’Association des pêcheurs du lac Saint-Pierre est prête à collaborer avec le Ministère des Ressources naturelles et Faune dans l’exécution de pêche scientifique qui validerait le rapport émis par le MRNF et par ce fait même augmenterait le niveau d’acceptation de la situation. M. Lévesque rappelle que l’idée n’est pas de confronter le rapport, mais bien d’aider à le valider.

Pêcheurs sportifs, commerciaux, pourvoyeurs et centres de pêche, tous se sentent concernés par la situation. La preuve étant que l’Association des pêcheurs du lac Saint-Pierre a maintenant plus de 1 000 membres à son actif et pense atteindre 4 000 membres d’ici deux mois.

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